Depuis le début de la crise en 2009, le nombre de pauvres et de chômeurs a augmenté respectivement de 4 millions et 336 000 à Madagascar, devenu désormais le pays le plus pauvre du monde, selon la Banque Mondiale.
Madagascar s’enfonce de plus en plus dans la misère et les indicateurs publiés par la représentante locale de la Banque Mondiale font froid dans le dos. En presque 5 ans de crise, la Grande île a enregistré 4 millions de pauvres et 336 000 chômeurs de plus.
La courbe est par conséquent ascendante de 10 points par rapport au nombre de personnes vivant sous le seuil de la pauvreté, la période 2011-2013 étant la plus critique. De surcroît, « le revenu par habitant en 2013 est retombé à son niveau de 2001 », selon toujours les données rapportées sur Orange.
Compte tenu de ces informations, la représentante locale de la Banque Mondiale estime que Madagascar est devenu en quelques années le pays le plus pauvre au monde, et ce, malgré ses potentiels économiques pour ne citer que ses ressources minières.
En juin, cette institution avait déjà évoqué l’impact de cette crise politico-sociale sur l’économie du pays, avec des investissements privés qui piquent du nez, passant de 33,2% du PIB avant 2009 à seulement 10% à l’heure actuelle. Même constat au niveau du budget d’investissement de l’Etat qui s’est rétréci de 70% du fait de la suppression partielle des aides étrangères.
Pour le pouvoir actuel, les recettes fiscales ont aussi connu un net recul, surtout depuis le mois de juin, période à laquelle le secteur privé local a commencé à ne plus verser leur TVA à la caisse de l’Etat. Ce gel fiscal a été décidé conjointement entre le groupement des entreprises de Madagascar (Gem), le syndicat des industries malgaches (Sim), le groupement du patronat malgache (Fivmpama), la chambre de l’agriculture ainsi que le groupement professionnel des gérants libres de station-service (GPGLSS). Pour la trésorerie publique, le gap atteint déjà les 40 milliards d’Ariary (13 784 978.18 d’€), indiquent les « grévistes » sur newsmada.com.
Cette plateforme en est arrivée à cette résolution après avoir interpellé maintes fois les tenants du pouvoir actuel sur la situation politique du pays. Et ses membres entendent poursuivre leur mouvement jusqu’à ce qu’une issue à la crise soit trouvée et que le calendrier électoral soit fixé pour de bon.
En attendant, la conjoncture actuelle a conduit le secteur privé malgache à durcir le mouvement en invitant les firmes internationales opérant dans le pays à se rallier à cette cause. Si un tel scénario se concrétise, la trésorerie publique malgache pourrait ne plus être en mesure d’assurer le paiement des fonctionnaires ainsi que ses autres charges.