Alors qu’aucun cas de poliomyélite n’a été détecté à Madagascar depuis la fin des années 1990, les autorités ont annoncé avoir répertorié six nouveaux cas dans le sud du pays, ce qui fait craindre une nouvelle résurgence de l’épidémie de polio. Le faible taux de vaccination ainsi que les problèmes d’hygiène et de malnutrition pourraient être à l’origine de la réapparition de cette maladie.
Alors que la poliomyélite a quasiment disparu de la Grande île depuis 1997, le ministère de la Santé a indiqué avoir recensé dans les régions reculées de Fort Dauphin et de Tuléar, six cas touchant des enfants non vaccinés. Une étude menée par l’Institut Pasteur a permis de savoir que le virus en cause, dérivé d’un vaccin, serait moins virulent entraînant une paralysie légère, alors que le virus sauvage provoque généralement de graves paralysies.
En revanche, ces cas associés à des poliovirus dérivés d’un vaccin rendent l’éradication de la poliomyélite plus complexe, selon les scientifiques, d’autant que le sud sauvage de Madagascar, foyer de la nouvelle épidémie, est en proie à des difficultés d’hygiène et de malnutrition. S’y ajoute le problème lié au faible taux de couverture vaccinale.
Un rapport publié par le ministère de la Santé en 2010 montrait que 70 % seulement des enfants malgaches sont vaccinés contre la polio, et ce taux peut baisser jusqu’à 40 % dans les régions du sud, zones les plus vulnérables de la Grande l’île.
Une enquête épidémiologique permettra de découvrir s’il existe d’autres cas dans d’autres régions. Mais en attendant, une campagne de vaccination collective a été lancée depuis ce lundi 17 octobre pour renforcer l’immunité de la population, principalement les enfants.