Aux heures de pointe ou creuses, le délestage électrique reprend ses droits à Antananarivo, ravivant le cauchemar de l’insécurité dans cette ville en proie à des actes de banditisme quasi-quotidiens.
Comme le rapporte L’Express de Madagascar, le délestage revient en force à Tananarive où l’électricité fait défaut de jour comme de nuit. Plusieurs quartiers sont concernés, allant « d’Anjanahary à Ampefiloha, en passant par les 67 Ha, jusqu’à Itaosy », voire Talatamaty et Ivato, révèle le quotidien, qui se fait l’écho des cris de détresse des abonnés de la Jirama, société de distribution d’eau et d’électricité.
« Aux heures de pointe ou creuses, l’électricité connaît une coupure et une baisse de tension », et cette défaillance s’est amplifiée depuis mercredi, de quoi raviver le spectre de l’insécurité dans cette ville en proie à des attaques à main armée presque quotidiennement.
« Cette coupure de l’électricité devient fréquente dans notre quartier, depuis des semaines. Le plus étonnant est que d’autres secteurs subissent une coupure alors qu’un autre, dans le même quartier, bénéficie de l’électricité », se plaint Fabienne Randriantsiferana, une habitante d’Anjanahary.
A Itaosy, le délestage électrique a donné lieu à un boom de la vente des bougies, pour le plus grand bonheur des épiciers, mais au plus grand malheur des ménages. « Nous écoulons trois paquets de bougies par jour.Les gens commencent à faire de la provision de bougies car la coupure de l’électricité s’avère fréquente, ces derniers temps », déclare un épicier à Ambavahaditokana, Itaosy.
Interrogée par L’Express de Madagascar, la Jirama ressasse la même rengaine. Comme réponse, elle débite ses plus grands classiques : panne technique, production électrique insuffisante… « La coupure d’électricité du mercredi est due à une panne d’un transformateur à Ambohijatovo. Cette situation a engendré une coupure de l’électricité dans plusieurs quartiers. Le problème est déjà résolu », assure un responsable de la Jirama.
Pour les usagers, le délestage trouve son origine ailleurs. « Nous nous demandons pourquoi la Jirama effectue toujours de nouveaux branchements chaque jour, alors qu’elle n’arrive plus à satisfaire la demande actuelle ? Ce sont ces nouveaux branchements qui causent cet accroissement de la baisse de tension électrique », fustige Solonirina Andriampanarivo, un autre habitant d’Itaosy.
A Tananarive, plusieurs quartiers continuent à être privés de courant et plongés dans le noir, entre autres ceux situés le long de la route digue à Andohatapenaka, ou de la rue de Masay, d’après L’Express de Madagascar. A entendre les élus de la capitale, un autre phénomène expliquerait ce black out quasi-quotidien. « Le problème de l’éclairage public est dû, notamment, au vol de câble. La sécurisation de ces câbles et ampoules demeure un vrai casse-tête, actuellement. De l’autre côté, la Jirama semble être en rupture de stock et se lasser de remplacer les câbles et ampoules volés », explique Zo Christian Andriantsilavo, directeur des travaux et de la maintenance des infrastructures au niveau de la commune urbaine d’Antananarivo.