Les grandes villes de Madagascar, dont la capitale Tananarive, compteront 3 millions d’habitants supplémentaires à l’horizon 2025, ce qui représente une croissance démographique de 45%.
Selon le service statistique Instat, les grandes villes malgaches seront confrontées à un phénomène d’exode rural d’une ampleur sans précédent à l’horizon 2025. "Ce phénomène s’explique par la ruée des jeunes qui fuient les campagnes à la recherche de travaux moins pénibles, et plus rémunérateurs dans les villes. En outre, l’espace cultivable qui devient de plus en plus restreint, s’il est considéré par unité d’exploitation, favorise également l’exode rural », explique au quotidien Les Nouvelles le directeur général de l’Instat Paul Ravelomanantsoa.
Selon les projections de l’Instat, les grandes villes de
Madagascar connaîtront une forte croissance démographique de l’ordre de 45% d’ici 2025. Concrètement, quelque 3 millions d’habitants supplémentaires seront répertoriés dans les milieux urbains, qui comptent actuellement 6 millions âmes, dont 2 millions dans la seule capitale Tananarive.
En clair, le nombre de personnes vivant dans les villes passera à 9 millions en l’espace de 10 ans. Cette croissance démographique risquera d’aggraver divers problèmes d’urbanisation auxquels font face les grandes agglomérations malgaches, concernant notamment l’accès aux services de base.
« Elle crée des conditions favorables à un entassement d’individus dans de nombreuses zones de villes à haute densité (démographique). Par exemple, certains quartiers populeux d’Antananarivo comptent près de 20 000 habitants au km2 », estime l’actuel patron de la commune urbaine de Tananarive (CUA).
« A défaut d’une politique d’aménagement du territoire permettant la construction de nouvelles infrastructures économiques et sociales suffisantes, cette urbanisation croissante conduira de nombreuses famille à vivre dans l’insalubrité et à survivre grâce à l’économie informelle », ajoute le responsable de la CUA.
En réaction à cette hypothétique explosion démographique, ce dernier a attiré l’attention sur l’état de vétusté dans lequel se trouvent les infrastructures tananariviennes ces temps-ci. « Les infrastructures existant dans la capitale datent déjà de la période coloniale (…) et nécessitent une réhabilitation », note Les Nouvelles. De plus, ces infrastructures étaient initialement destinées à seulement 400 000 habitants, un chiffre qui a été multiplié par cinq à l’heure actuelle. Dans le même temps, le réseau d’assainissement fait également défaut, la plupart datant des années 30 et 50.
La problématique de l’accès à l’eau potable a aussi été évoquée. Avec ses 2 millions d’habitants, Tananarive ne dispose que de 1 000 bornes-fontaines en ce moment, alors que selon les normes, il fallait au minimum une borne-fontaine pour 500 habitants. Afin de compenser cet énorme écart, la CUA devra construire 3 000 bornes-fontaines supplémentaires, d’après le haut responsable de la commune urbaine de Tananarive.