Une bombe artisanale a explosé devant un hôtel en plein centre de Tananarive mercredi soir. La nuit dernière, un autre colis explosif a été découvert sur la devanture de l’Institut Français de Madagascar (IFM).
Selon les médias malgaches, les bombes de fabrication artisanale sont de retour au cœur de Tananarive. Dans la nuit du mercredi à jeudi, une violente explosion s’est produite au pied de l’hôtel Plaza, un trois étoiles situé en plein centre d’Analakely.
La bombe, entendue à plusieurs kilomètres à la ronde, a provoqué la panique aux alentours de Soarano, Analakely et du marché de « Petite vitesse », mais sans faire de victime ni blessé.
Les dégâts relevés à l’entrée principale de l’établissement hôtelier témoignent de la puissance de la déflagration. Tout un pan du mur et de l’escalier a été endommagé. « Un trou de 10 cm de diamètre, d’une profondeur de 3 cm, a été aperçu sur le mur de l’hôtel après l’explosion. Le carrelage où a été déposé l’engin a volé en éclat », décrit L’Express de Madagascar.
« Si une personne se trouvait à quelques mètres de cet engin lors de son explosion, elle aurait été au moins grièvement blessée », affirme Germain Ratsirombahina, Commissaire central de la ville d’Antananarivo.
D’après Midi Madagasikara, il s’agissait d’une bombe confectionnée avec « des piles alcaline et d’autres matières servant pour l’explosion des champs de minerai ». La détonation survenue vers minuit a réveillé plusieurs quartiers, dont Ambohijatovo, Faravohitra et même jusqu’à Ankadifotsy. Curieusement, « les locataires de l’hôtel n’auraient pas été réveillés par l’explosion. Aussi aucun plan d’évacuation n’a été envisagé. D’autant plus que les éléments de la police nationale ont sécurisé les lieux après cette explosion jusqu’au matin », raconte un agent de sécurité de l’hôtel Plaza, interrogé par L’Express de Madagascar.
Alors qu’aucune revendication n’a été faite après cet attentat, la presse malgache soupçonne un acte terroriste. Une enquête a été ouverte mais aucun suspect n’a été arrêté à ce jour. Zéro indice, zéro arrestation, comme le relate L’Express de Madagascar. Pour autant, les premiers éléments recueillis sur place pourraient renseigner les enquêteurs sur l’identité des suspects.
« Deux témoins affirment avoir vu deux hommes dans les parages, peu avant l’explosion. La bombe a été placée dans une plastique noire. Son déclenchement s’est probablement fait à distance », déclare le Commissaire Germain Ratsirombahina dans les colonnes du journal Midi.
Alors que les enquêteurs sont à pied d’œuvre pour tenter d’élucider cet attentat, une autre charge explosive a été découverte cette nuit vers 20 heures 30 devant l’Institut Français de Madagascar (IFM), situé le long de l’arcade d’Analakely, à proximité de l’hôtel Plaza. Fort heureusement, l’engin n’a pas explosé ou bien les poseurs de bombe n’ont pas eu le temps d’actionner le colis suspect.
Certains observateurs n’ont pas manqué de faire un lien entre cette affaire et la situation politique tendue dans le pays. « Mais les gens peuvent se rassurer, nous sommes là pour les protéger. Nous demandons juste une coopération de leur part pour mieux faciliter notre travail », conclut le Commissaire central de la ville d’Antananarivo.