Les résultats d’une enquête réalisée à Madagascar, ont été présentés lors de la journée mondiale du droit à l’avortement sécurisé.
Une étude quantitative sur les "réalités sur les pratiques de l’avortement clandestin à Madagascar" a été effectuée au niveau national par le mouvement Nifin’Akanga en collaboration avec AmplifyChange.
Les résultats de cette enquête ont été présentés durant la célébration de la journée mondiale du droit à l’avortement sécurisé. La plupart d’entre eux cassent les stéréotypes, déjà installés sur la Grande Ile.
Le journal Tribune Madagascar rapporte que l’étude a été effectuée sur un échantillon de 4 478 personnes, dont 3 568 femmes et 910 praticiens. Selon les résultats, les femmes avortent entre 14 et 50 ans, mais celles qui ont plus de 25 ans représentent 61,37%, et 27,5% pour les plus de 35 ans.
Concernant le niveau d’études, 38,5 % ont reçu une éducation jusqu’en classe de seconde et les universitaires plus de 42%. Les résultats de cette étude ont par ailleurs démontré que les chrétiens forment la communauté qui avorte le plus avec 81,05%. En matière de situation matrimoniale, les femmes qui ont ou ont eu une vie de couple stable représentent plus de 51 %.
A Madagascar, 31 % des avortements sont faits par des personnes qui n’ont reçu aucune formation médicale, 29,5% par des paramédicaux, 22% par des médecins, et 18% par des matrones. De plus, 52% des avortements ont été effectués dans des lieux inappropriés, tel le domicile des femmes ou celui des praticiens.
Cette étude a par ailleurs, évoqué trois principales causes de ces pratiques à Madagascar : grossesse précoce (23,21%), "autres" (20,29%) et grossesse non désirée (20,08%). Trois causes graves sont englobées dans la réponse "autres" : le viol (15,36%), l’inceste (6,54%), les raisons médicales et/ou thérapeutiques (78,1%).
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