L’ancien Président malgache a été condamné à des travaux forcés à perpétuité. Le jugement est tombé ce samedi et constitue un nouveau rebondissement dans l’affaire de la tuerie d’Antananarivo. En 2009, des membres de la garde présidentielle avait tiré sur la foule, faisant plusieurs victimes.
Jugé pour "meurtre et complicité de meurtre", l’ancien chef de l’Etat malgache Marc Ravalomanana a été condamné ce samedi aux travaux forcés à vie pour sa responsabilité dans la tuerie d’Antananarivo. Cette condamnation a été faite par contumace. Cela signifie que l’accusé n’était pas présent lors de l’audience des délibérés.
La décision de justice intervient un peu plus d’un an après les faits. Le 7 février 2009, une partie de la population opposée à l’action de Marc Ravalomanana ont essuyé des tirs alors qu’elle rejoignait le Palais où se trouvent les bureaux du Président.
Des partisans d’Andry Rajoelina, alors maire d Antananarivo ont été blessées ce jour-là dans le centre-ville de la capitale et trente manifestants ont succombé à leurs blessures.
Les membres de la garde présidentielle ont tiré sans sommation. Le procès qui s’est déroulé cette semaine devant la Cour Criminelle ordinaire d’Antananarivo devait déterminer la participation et les responsabilités des 18 accusés. L’ancien Président ainsi que 13 de ses co-accusés ont écopé de travaux forcés à perpétuité.
La Grande Ile paie aujourd’hui encore les conséquence de cette crise politique profonde qui dure depuis la fin 2008. La montée au pouvoir d’Andry Rajoelina surnommé TGV à la suite d’un putsch et l’éviction de Marc Ravalomanana en mars 2009 a accentué les tensions au sein de la population divisée en deux clans : celui de l’ancien Président et celui de son jeune successeur.
Marc Ravalomanana dispose d’un recours à travers le pourvoi en cassation. L’ancien Président s’est d’ailleurs exprimé sur le tournant de l’affaire. Pour l’ancien Président, cette décision de justice ne serait que le reflet de la volonté du parti au pouvoir de compromettre sa participation aux futures élections.