La ministre des Outre-mer se dit concernée par l’avenir de Mayotte qui fait face à un probleme d’insécurité. Pour manifester contre les mesures du gouvernement jugées inefficaces, la population locale est à sa troisième semaine de "grève générale".
Mardi 6 mars 2018, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a annoncé la tenue d’une "conférence pour l’avenir de Mayotte". Son objectif est de réaffirmer l’attention du gouvernement quant à la situation dans le département.
Alors qu’Annick Girardin a été interpellée à l’Assemblée par la députée LR de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller sur la situation à Mayotte, elle a souligné que celui-ci était "le territoire de tous les défis". Prête à assumer cet "héritage", la ministre n’a pas manqué de pointer du doigt les "violences dans les établissements scolaires". "C’est pour ça que nous avons deux pelotons de mobiles en cours pour sécuriser la rentrée la semaine prochaine", a-t-elle d’ailleurs spécifié.
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Malgré les mesures déjà mises en place, Annick Girardin elle-même reconnaît leur insuffisance. Aussi, elle a signifié que "d’autres types de mesures" seront instaurées "dans les prochaines heures". Ces mesures seraient décidées avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb. Au-delà de ces nombreuses réformes quant à la sécurité à Mayotte, Annick Girardin interpelle sur le véritable avenir de l’île. D’après elle, la départementalisation de Mayotte en 2011 "a été accompagnée, pas par ce gouvernement, par plusieurs gouvernements, de manière insatisfaisante".
La priorité actuelle serait donc de rétablir la sécurité avant d’instaurer cette conférence "parce qu’il faut travailler avec du calme", insiste Annick Girardin.
Cette annonce intervient alors que le département est à sa troisième semaine de "grève générale" contre l’insécurité. La population est en effet excédée des mesures prises qui ne semblent pas porter leurs fruits. Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a sévèrement estimé que Mayotte avait été "abandonnée" par Emmanuel Macron. Un avis partagé par plusieurs députés, dont Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) et le parlementaire européen LFI Younous Omarjee. Dans le département, de nouveaux barrages routiers ont été dressés dans des endroits stratégiques. Depuis, la circulation est paralysée dans une grande partie du département.
Pour Laurent Wauquiez, en déplacement à Mayotte pour trois jours, la réforme du droit du sol est un impératif si le département veut retrouver un semblant de stabilité. "On ne peut pas continuer avec le droit du sol. Le président de la République veut faire une réforme de la Constitution, je demande à ce qu’elle serve aussi à réformer le droit du sol à Mayotte", a-t-il exigé. Pour le président des Républicains, un enfant né dans le département de deux parents clandestins ne devrait pas pouvoir acquérir la nationalité française. "La ministre propose une conférence sur Mayotte. Mais nous ne voulons plus de parlotte. On veut des actes", a conclu Laurent Wauquiez.
Source : TV5 Monde, BFMTV