L’épidémie de peste à Madagascar qui s’est déclarée il y a deux mois a déjà causé la mort de 80 personnes, et elle continue de se propager dans les grandes villes.
Le dernier bilan délivré par le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC) fait état de 878 cas de peste, dont 80 décès sur l’ensemble du pays à la date du 18 octobre.
Selon les données du BNGRC, 39 districts dans 17 régions sont actuellement touchés par l’épidémie de peste. Par région, le Bureau recense : 44 nouveaux cas (27 Antananarivo-Analamanga, 5 Toamasina-Atsinanana, 4 Vakinankaratra, 1 Bongolava, 4 Haute Matsiatra, 1 Alaotra Mangoro, 1 Amoron’i Mania et 1 Analanjirofo) et 4 décès (3 Antananarivo-Analamanga et 1 Toamasina-Atsinanana).
Pour venir à bout de l’épidémie, les aides affluent. En réponse à la demande d’assistance des autorités malgaches pour structurer un "Samu Peste" à Antananarivo, la France a dépêché sur la Grande île une équipe pour contribuer à la création de ce nouveau service. La mise en place de "Samu peste" vise à donner une cohérence à l’ensemble des mesures déjà prises par les autorités malgaches concernées, notamment la mise en service d’un numéro d’urgence peste 910 et la coordination à Antananarivo par le ministère malgache de la Santé d’un dispositif de 6 cliniques mobiles (ambulances) pour prendre en compte les cas suspects, relate un communiqué. Les médecins français rencontreront l’ambassadeur de France à Madagascar, le 20 octobre.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déjà classé l’épidémie au "grade 2". Ce qui signifie que, même si le pays n’est pas encore en "quarantaine", il y a un risque de propagation à l’échelle nationale. Madagascar a déjà reçu l’aide de l’OMS qui a livré 1,2 million de doses d’antibiotiques. Avec l’aide d’ONG comme la Croix-Rouge, des centaines de volontaires ont été formés en urgence pour la prévention et l’information de la population. Des équipes de surveillance, de riposte, d’investigation sont mobilisées au niveau des quartiers, pour identifier et surveiller l’état de santé de toutes les personnes contact des victimes.
La plupart des cas recensés sur l’île correspondent à la forme pulmonaire de la maladie. Transmissible par la toux, elle peut être fatale en seulement 24 à 72h chez l’homme. La forme bubonique est, elle, moins dangereuse.