En face de l’île de Nosy Be, un projet d’extraction de terres rares inquiète entre autres la société civile et les opérateurs économiques malgaches.
Il s’agit d’une terre rare baptisée tantale, très demandée dans l’industrie de l’électronique en particulier pour la fabrication de téléphones portables et d’ordinateurs. Le sous-sol de la péninsule située en face de l’île de Nosy Be dans l’extrême nord-ouest de Madagascar en est riche, rapporte rfi.fr.
Une entreprise allemande du nom de Tantalus vient de négocier une concession de 300 km2 précisément dans cette zone. Les Allemands qui, pour l’instant n’ont obtenu qu’un permis de recherche, envisagent d’y entreprendre des tests d’extraction. Jusqu’ici, 7 000 puits ont déjà été creusés.
Ce projet allemand interpelle l’Alliance pour la protection et le développement durable de la péninsule d’Ampasindava car le site à exploiter, se situe non loin d’une aire protégée. Lors d’un point de presse datant du samedi 10 juin dernier, l’Alliance a exigé la cessation immédiate du projet.
L’Alliance constituée des autorités traditionnelles, des opérateurs économiques et des représentants de la société civile a été reçue et entendue par le ministère des Mines et celui de l’Environnement.
Ce qui inquiète les opposants à ce projet, c’est surtout le recours à des tonnes de produits chimiques pour le besoin d’extraction des terres rares. Il faudrait pas moins de sept tonnes de produits toxiques pour extraire seulement une tonne de terres rares. Les ministères contactés prévoient de dépêcher sur place une équipe chargée de contrôler le projet de recherches des Allemands.
Un opérateur économique de Nosy Be, Joel Soatra, a tiré la sonnette d’alarme en déclarant : "Vu le manque de rigueur actuel, si on leur attribue des moyens de polluer la nappe phréatique - et par érosion cela atteindra aussi les mangroves ainsi que les océans – nous allons assister à l’extinction de l’endémicité de la nature de cette péninsule."
Il a par la suite ajouté : "Nous, opérateurs touristiques, notre matière première, c’est justement la biodiversité de cette zone. Si on commence à y toucher d’une façon ou d’une autre, évidemment toute la partie économique sera mise à mal."
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