Des policiers armés ont mis à feu et à sang plusieurs villages de la région Sofia, dans le nord-ouest de Madagascar, mercredi 22 février. Ils entendaient venger la mort de deux de leurs frères d’armes morts dans une vindicte populaire.
La région Sofia, dans le nord-ouest de Madagascar, est agitée par des graves troubles depuis l’après-midi de mercredi 22 février. Une quarantaine de policiers armés ont investi plusieurs localités, semant chaos et désolation sur leur passage, rapporte le quotidien L’Express de Madagascar. Ils avaient été dépêchés dans le district de Befandriana-Avaratra à la suite d’une vindicte populaire qui a coûté la vie à deux de leurs frères d’armes, samedi 18 février. Les violences d’hier auraient fait deux morts sous les balles des forces de l’ordre.
Le village d’Ambalamanga, où les deux policiers, accusés de racket, ont été tués, a été entièrement incendié. Celui d’Antavenina a subi le même sort. Les habitants ont fui dans les localités voisines. Des témoignages attestent que des téléphones portables ont été saisis pour couper toute communication. Ces informations ont été confirmées par la gendarmerie nationale, d’après des sources de L’Express de Madagascar.
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Selon un gendarme sur place, une vingtaine de personnes ont été arrêtées, dont un maire. Interrogé par L’Express de Madagascar, Norbert Anandra, le ministre malgache de la Sécurité publique, a argué que les faits rapportés n’ont pas eu lieu. Il évoque un acte perpétré par un pyromane. Selon lui, les départs de feu ont été signalés après de départ des forces de l’ordre.
La tension reste vive dans la région. En effet, ces actes de violence policière ont été vivement dénoncés par des élus et de nombreux habitants. La tournure de l’affaire reste en suspens. A Madagascar, les vindictes populaires se multiplient depuis quelque temps en raison de la perte de confiance de la population envers la justice et les forces de l’ordre.
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