La population malgache est encore confrontée à un faible taux d’accès à l’eau potable. Et pour cause : un manque de pérennisation des infrastructures.
L’eau potable est encore un "produit de luxe" pour une grande partie de la population malgache. Alors que les chiffres sortis en 2015 révélaient un taux d’accès à l’eau potable de 43%, la réalité est différente. Tel est la conclusion de nouvelles études, "plus profondes", effectuées par le ministère malgache de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène (MEAH). A l’issue des études sur le budget programme par objectifs régionaux (BPPOR) menées dans 17 régions, il en est sorti que le taux d’accès à l’eau potable à Madagascar frôle les 30% à 35%. "Bien que provisoire, nous estimons que ce taux se rapproche plus de la réalité", a souligné Fanantenana Rakotonirina, directeur du système d’Information et du Suivi-évaluation au sein du ministère malgache de l’Eau, de l’assainissement et de l’hygiène (MEAH) cité par le journal L’Express de Madagascar.
Le manque d’approvisionnement en eau potable touche surtout les régions de Melaky et d’Atsimo Atsinanana dans la partie Sud-Est du pays. Une image qui semble contradictoire à en juger par la sécheresse qui sévit dans le Sud de la Grande Ile. Toujours est-il que le taux d’accès à l’eau potable affiche une tendance à la baisse malgré les efforts entretenus pour l’améliorer. Le responsable dénonce l’absence de pérennisation des infrastructures. Celles qui ont été construites sont rapidement endommagées en plus de la défaillance au niveau du contrôle, a ajouté Fanantenana Rakotonirina.
Interrogé au sujet de ce faible accès à l’eau potable, le ministre malgache de l’eau Roland Ravatomanga évoque un grand manque de ressources financières. "Notre objectif est de ravitailler en eau potable tout Madagascar, mais on ne doit pas rêver, car pour atteindre cet objectif, il faut au moins 2 milliards ou de 3 milliards de dollars (ndlr : environ 2,8 milliards d’euros).", a-t-il répondu. Il est à noter que pour déterminer la situation réelle des ressources financières à Madagascar, entre celles obtenues et celles nécessaires, le MEAH et ses partenaires ont effectué l’Analyse et l’évaluation de l’Eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène (GLASS). Il s’agit d’une initiative de l’Organisation des Nations-Unies-Eau (ONU-Eau) et mise en œuvre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
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