Les autorités soupçonnent une complicité des agents travaillant sur le tarmac dans ce trafic de 18 lingots d’or saisis ce jeudi à l’aéroport international d’Ivato. La valeur totale de cette masse d’or est de plus de 2,97 milliards d’Ariary soit près de 87 000 euros.
Le passager qui voulait se rendre à Nairobi transportait en bagage à main un carton. L’emballage contenait 11 lingots d’or de 2 000g chacun, et 7 autres plus petits. Les agents de la police douanière de l’aéroport international d’Ivato situé dans la capitale de la Grande Île ont procédé à deux fouilles. "La Police a trouvé ce carton rempli d’or qui allait être exporté illégalement", a déclaré Haja Rakotoarimalala, receveur des douanes de l’aéroport. "Nous avons effectué les procédures prévues par la loi. Cette affaire sera traitée par le tribunal et en attendant, les lingots seront déposés à la Banque Centrale de Madagascar", a-t-il ajouté sur les propos relayés par le journal Midi Madagasikara.
Cette tentative d’exportation illicite d’or est la seconde déjouée cette année à Madagascar. Interrogé sur cette affaire, le ministre malgache des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana a assuré qu’une enquête approfondie sera menée. Les autorités suspectent en effet l’existence de complices parmi les agents ayant accès au tarmac pour expliquer le fait que les lingots ne sont pas passés par l’aérogare. La Douane procédera alors à l’examen des images des caméras de surveillance en plus d’une enquête supplémentaire.
À Madagascar, l’exportation d’or est désormais autorisée à condition de respecter les procédures et les réglementations mises en vigueur. "Il faut simplement faire une déclaration au guichet unique et payer les redevances", a confié le ministre. Pour l’heure, les premières informations n’ont pas permis de révéler s’il s’agit d’une simple fraude douanière, mais la Douane n’a pas écarté l’éventualité d’une corruption et d’un blanchiment d’argent. Selon nos sources, l’or de Madagascar exporté illégalement est destiné pour Dubaï et passe, le plus souvent, par Nairobi. Les recettes sont ensuite versées dans des comptes bancaires au Bahamas puis blanchies.
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