Dans la partie Est de Madagascar, la tradition est encore très présente même si des fois, elle est contraire à la loi en vigueur. C’est le cas notamment de la question du mariage précoce qui est admis par la tradition mais interdit par la loi.
Ces deux derniers trimestres, le réseau de protection des enfants (RPE) qui travaille dans la partie Est de la Grande Ile avait mené des enquêtes sur la violence contre les enfants. Le projet avait abouti à une conclusion plus qu’inquiétante car près de deux enfants sur cinq se marient mineurs dans la région Atsinanana. "Une situation alarmante puisque deux enfants sur cinq se marient avant d’avoir atteint leur âge de majorité", a expliqué Manohisoa Randriamaharivony, la coordonnatrice du RPE dans cette partie de l’Ile.
Les mariages précoces sont tolérés par la tradition locale et ils sont accentués par la pauvreté accablante vécue au quotidien par les Malgaches. Le RPE estime que l’âge moyen des enfants victimes de mariage précoce dans la région Atsinanana est de 12 ans. Ces enfants qui sont mariés trop tôt gonflent le nombre des mineurs victimes de traite à des fins d’exploitation selon le site du journal local Midi Madagasikara. Près de 300.000 enfants subissent des violences ou exploités à Madagascar.
En seulement six mois dans la région Atsinanana, le RPE avait enregistré plus 2.200 enfants victimes de violence. Parmi ces victimes mineures, 1 337 sont des filles et 870 garçons. Ces enfants subissent des sévices comme des viols, des agressions sexuelles des violences physiques ou morales selon midi-madagasikara.mg. Pour ce qui est de la prostitution infantile, cette partie est de Madagascar est considérée comme étant une zone rouge. "Cette prostitution impliquant les mineurs a tendance à devenir une sorte de volonté dans notre circonscription. La soif de richesse et d’argent facile risque d’avoir raison chez bon nombre d’enfants à Toamasina. Surtout qu’on est tout près du port, le fait d’avoir une aventure avec des vazah les attirent toujours autant", a étayé le chef de Service auprès du ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF), Émile Mahatody.
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