Après l’adoption du nouveau code de la presse très controversé à Madagascar, plusieurs entités sont montées au créneau. Les parlementaires francophones en réunion dans la capitale a évoqué le texte et demande aux autorités d’accorder aux journalistes "la liberté de la presse".
Le Code de la communication a été voté dans la soirée du jeudi 7 juillet par 80 députés contre un. Un texte qui prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 30 000 euros pour injure ou diffamation commise envers les représentants de l’Etat. Un code très controversé qui inquiète les journalistes, la communauté internationale et Reporter sans frontières. Lundi, l’Assemblée parlementaire francophone (APF) a aussi interpellé les autorités malgaches lors d’une réunion dans la capitale.
La presse, outil essentiel pour informer la population
La 42e session de l’APF n’avait pas comme ordre du jour la liberté d’expression à Madagascar, souligne L’Express de Madagascar, mais la situation dans laquelle le nouveau Code de la commutation a été adopté interpelle les parlementaires. Ainsi, au cours de leur réunion, les parlementaires francophones ont rappelé que l’APF appelle chacun de ses pays membres à "laisser aux journalistes le plus grand champ possible d’activités". Didier Berberat, président de la commission communication a expliqué à la presse : "pour nous, il est important que chaque pays accorde à ses journalistes la liberté de la presse". Cette liberté devrait être encadrée par "des lois qui fassent en sorte que la presse puisse travailler normalement", a-t-il poursuivi. La presse, a-t-il expliqué, "est là aussi pour informer la population, les lecteurs, les auditeurs, les téléspectateurs de ce qui se passe dans un pays".
Sanctions en cas de diffamation
Ce que dénoncent les journalistes c’est le fait qu’ils ne peuvent plus relayer tel ou tel sujet sans l’autorisation du gouvernement ou de l’entité concernée. Le nouveau Code de la communication interdit en effet dans son article 20, "la publication non autorisée des débats en huis clos, des rapports ou tout autre document tenu ou établi au sein des institutions de la République pouvant compromettre l’ordre public ou la sécurité nationale dont l’appréciation relève des juridictions". Soit au mépris de tout principe de transparence et de l’article 11 de la Constitution qui rappelle que "tout individu à droit à l’information" et que "toute forme de censure est interdite". Conscient que le débat risque d’être tendu dans les prochains jours, L’APF a invité les médias à faire preuve de responsabilité et d’éthique. "Il est clair que si les journalistes ne se comportent pas normalement, ils doivent répondre devant la justice", a souligné Didier Berberat. "Il n’y a pas de raison particulière pour qu’il n’y ait pas de sanctions lorsqu’on diffame quelqu’un", a-t-il poursuivi.
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