Le nouveau Code de communication très controversé a été adopté à l’Assemblée nationale malgache dans la nuit de ce jeudi 7 juillet. Les manifestations tenues par les journalistes furent vaines.
80 voix pour, 1 voix contre
Depuis plusieurs jours, les journalistes malgaches ont fait tout leur possible afin de convaincre les députés de reporter le très controversé Code de la communication. "Sit-in", réunions, déclarations ou encore manifestations étaient au programme, mais leurs initiatives n’ont pas porté leur fruit. "Le Code de la communication médiatisée vient d’être adopté à l’Assemblée nationale", rapporte le site orange.mg. Quatre-vingt députés étaient favorables à son adoption contre un député qui a voté contre. En revanche, les députés du MAPAR, parti de l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina ont quitté l’hémicycle et n’ont pas participé au vote.
Des sensibilisations de la population
Après une semaine de lutte acharnée, les journalistes n’ont pas obtenu gain de cause. Depuis vendredi dernier, "les Unes des principaux journaux d’opposition étaient en noir et blanc, en signe de deuil et d’alerte", souligne RFI. Par ailleurs, des programmes d’information spéciaux étaient diffusés en boucle sur les ondes de 45 médias de tout Madagascar. Cette organisation spéciale a été définie pour prévenir la population des effets néfastes du nouveau Code de la communication.
28 500 euros en cas de diffamation contre un représentant de l’autorité publique
La contestation actuelle découle de l’abolition par le Conseil des ministres de la disposition censée annuler le fameux article 20 de la loi sur la lutte contre la cybercriminalité. Cette dernière prévoit des peines de prison pouvant aller jusqu’à cinq ans et des amendes jusqu’à 100 millions d’Ariary soit près de 28 500 euros en cas de diffamation contre un représentant de l’autorité publique. Ledit article a été fortement critiqué par les journalistes, les blogueurs et les utilisateurs des réseaux sociaux depuis 2014. Mais le chef de l’État malgache Hery Rajaonarimampianina ne semble pas fléchir. "Dans le cadre de notre Constitution, c’est la loi, pas les journalistes, qui organise la profession", a-t-il martelé dans une interview relayée par le journal L’Express de Madagascar.
Lire toutes les actualités à Madagascar