L’heure est au bilan pour l’opération anti-dahalo destinée à lutter contre les voleurs de bétail. L’opération a mobilisé près de 1 300 militaires.
L’opération anti-dahalo a été menée dans onze régions de Madagascar, rappelle RFI. L’insécurité sévit dans les zones rurales, ce qui a motivé le déploiement de près de 1 300 éléments des forces de l’ordre en quatre mois. Les dahalo, ou voleurs de bétail sont désignés comme étant les auteurs des attaques meurtrières dans ces régions. Seuls quelques districts jugés à risque verront des militaires stationnés après la fin de cette opération.
Le bilan de l’opération anti-dahalo, dénommée Fahalemana et menée de mi-aout à mi-décembre de l’année dernière, est particulièrement lourd. Onze militaires et 150 voleurs de bétails présumés ont été tués durant cette opération. Ce bilan s’explique que la violence des affrontements, d’après le général Beni Xavier Rasolofonirina, chef d’état-major des armées malgaches.
"Les dahalo, ce sont des grands bandits sans foi ni loi. Ils n’hésitent pas à tirer sur les militaires. Donc la meilleure défense, c’est l’attaque. C’est pour cela que vous avez pu constater qu’il y avait eu ces morts, que ce soit du côté de l’armée malgache, que du côté des dahalo", a détaillé le général Rasolofonirina.
Les trafiquants de bétail se trouvent derrière les dahalo. Des élus, dont deux députés, ainsi que des agents de l’administration ont été cités au cours de l’enquête. Mais les enquêtes qui concernent ces derniers n’ont pas pu aboutir. En effet, le général Rasolofonirina affirme qu’à partir du moment où certains élus ou certains politiciens sont touchés, il est vraiment difficile pour les agents des forces de l’ordre de mener la lutte contre les dahalo. "Et surtout lorsqu’on parle d’élus avec leur immunité parlementaire. Cela entrave le bon déroulement de l’enquête", regrette-t-il.
L’opération anti-dahalo a également été marquée par des exactions de l’armée contre des villageois et dénoncées par la société civile malgache. Une vingtaine de militaires ont été sanctionnés par leur hiérarchie, selon le général Rasolofonirina.