La vindicte populaire est un signe du recul de l’Etat. La localité de Mananara nord a été le théâtre d’un énième cas hier.
Matv.mg rapporte que trois personnes dont un serait un ressortissant chinois, présumés auteurs d’une attaque à main armée contre un opérateur de girofle, ont été battus à mort devant le commissariat de police de Mananara, hier après midi.
Pendant plusieurs heures après le drame, la foule est restée devant le commissariat de police qui se trouve en face du bureau du district. Les 3 individus avaient été pris par la police depuis samedi soir comme étant des présumés auteurs d’une attaque perpétrée le soir du vendredi 27 février, contre un homme d’affaire opérant dans le girofle. 8 hommes auraient commis l’acte, dont 3 interpellés lundi tandis que d’autres auraient pris la fuite vers Toamasina. 4 autres ont été appréhendés à Tanambe, lundi soir, et étaient sur le point d’être acheminés vers Mananara.
Les 3 présumés bandits, victimes de lynchage, devaient être déferrés au parquet, hier après midi. C’était d’ailleurs lors de ce transfert que la foule s’en est pris à eux. Ils ne sont pas originaires de Mananara mais proviennent d’autres régions de Madagascar.
Les évènements d’hier ne sont pas une première à Mananara nord. Durant la période de transition, 17 cas ont été recensés. La tragédie d’hier n’avait pas pu être arrêtée faute de matériels adéquats pour disperser la foule, et ce malgré une réunion d’urgence de l’Organe Mixte de Conception locale. La médiation conduite par la députée de cette localité et le maire n’ont pas réussi à faire reculer la foule.
Pire encore, la cohorte en état d’énervement amassée devant le commissariat a voulu s’en prendre aux forces de l’ordre et a menacé d’incendier l’édifice. Certains d’entre eux ont accusé les policiers de protéger les bandits alors qu’ils les réclamaient. Les familles des agents de la police de la ville ont été mises à l’abri, depuis hier.