Lors du dernier conseil de gouvernement, il a été décidé que le sachet plastique sera interdit d’utilisation dans la Grande Ile en 2015.
Alors que les écologistes se réjouissent de cette mesure révolutionnaire en faveur de l’environnement, les industriels se sentent lésés. En effet, le projet de décret sur l’interdiction de la production, de l’importation, de la commercialisation et de l’utilisation des sachets plastiques a été adopté par le conseil de gouvernement, mardi 7 octobre.
Le quotidien L’Express de Madagascar rapporte un extrait du communiqué émanant du conseil de gouvernement. "La production pour le marché local, la commercialisation, la distribution et l’utilisation des sachets et des sacs plastiques visés par le présent projet de décret, sont interdites sur le territoire de la république de Madagascar, à partir du 1er mai 2015, et l’importation des sachets et sacs plastiques est interdite à partir du 1er février 2015", cite le journal.
Avec cette nouvelle loi, Madagascar emboîte le pas à de nombreux pays africains. L’an dernier, le Mali et la Mauritanie ont adopté cette mesure alors que les autres pays comme la Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du sud et le Kenya ont déjà interdit les sachets de petite taille depuis longtemps. Le Rwanda et la Somalie sont les deux pays les plus sévères en ce qui concerne l’interdiction de ce produit. En cas d’infraction, le transgresseur risque un emprisonnement avec une amende.
Les écologistes se félicitent de cette mesure prise par le gouvernement sachant qu’ils considèrent le sachet plastique comme un produit très néfaste pour l’environnement depuis des années. "Il faut plus d’un siècle pour faire disparaître un sachet plastique. Ce produit en suivant les cours d’eau se jette aussi dans la mer et étouffe la biodiversité marine. C’est toute une vie marine qui est menacée par ce produit, s’il envahit une portion de mer", a déclaré un enseignant à la faculté des Sciences sur nos mêmes sources. D’autant plus ce produit non biodégradable bouche les canaux d’évacuation d’eau, à l’origine des inondations dans les zones urbaines.
En revanche, cette mesure représente un manque à gagner du côté des industriels. "Il y aura des emplois perdus et des industries fermées" s’indigne Stéphane Raveloson, président du syndicat des industries de Madagascar. Ce dernier de rajouter : "cette mesure n’est pas opportune en cette période de sortie de crise. Il faut un investissement conséquent pour faire face à cette nouvelle loi".
Pour l’instant, les responsables du ministère de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêts n’ont pas encore révélé le détail sur la sanction réservée aux industriels, ni la mesure d’accompagnement liée à cette nouvelle loi. "Il faudrait une concertation entre les ministères concernés et les intéressés avant de dévoiler le détail de cette mesure", a souligné un responsable du ministère de l’Environnement, de l’Écologie et des Forêts.