Madagascar : Le pays est menacé par un « black-out »

Une réunion entre la Jirama, la compagnie malgache d’eau et d’électricité, le Trésor public et le ministère des Finances et du Budget a abouti par l’adoption d’une hausse du budget alloué à l’achat de carburant pour les centrales thermiques, rapporte aujourd’hui le quotidien L’Express de Madagascar. « Si la somme nécessaire à l’achat de carburant est de trois millairds d’ariary, (896 000 euros), ce montant a été révisée à la hausse » a indiqué hier le ministre de l’énergie Richard Fienena.

En plus de Total, d’autres compagnies de distribution de carburant comme Galana et Jovenna assureront l’approvisionnement d’Antananarivo. Un rajout de 800 mètres cubes a été convenu. Jovenna va livrer 1 000 mètres cubes et Galana, qui assure déjà l’approvisionnement en province, 300 mètres cubes. Les besoins de la capitale malgaches sont loin d’être couverts malgré cette mesure.

Du côté des consommateurs, la crainte d’un « black-out » se fait… au grand jour, d’autant plus que la centrale thermique d’Ambohimanambola, près d’Antananarivo a besoin d’être entretenue. « Compte tenu du problème de trésorerie de la Jirama, la centrale thermique n’a pas bénéficié des travaux de maintenance comme il se doit. Si une panne venait à se déclarer, outre cette insuffisance de carburant, l’obscurité totale prendra place. Or, les projets soutenus par les bailleurs de fonds ne sont pas encore pour demain  », a noté un opérateur économique.

Une étude tarifaire en cours portant sur une révision à la hausse des prix vient renforcer l’inquiétude. Les résultats seront rendus publics en décembre. La hausse pourrait aller jusqu’à 15% en deux ou trois ans, selon des indiscrétions. La Jirama vend à perte actuellement avec 380 ariary, un peu plus de 10 centimes d’euro, le kilowattheure, alors que les coûts de production s’élèvent à 1 200 ariary, soit 35 centimes d’euros.