La Grande île recule de plus en plus en termes de développement. Pourtant il y a quelques années, Madagascar pouvaient se pavaner d’être l’un des pays subsaharien affichant le plus bas taux d’analphabétisme…
46% des Malgaches ne savent ni lire ni écrire ; la faute incombe à la pauvreté des ménages, l’éloignement de l’école et les us et coutumes. La partie sud de l’île est la plus touchée. Ce sont les révélations évoquées lors de la célébration de la journée mondiale de l’analphabétisme que les officielles malgaches qui s’est tenue dans la commune de Tsarasaotra (région Amoron’i Mania) les 7 et 8 septembre derniers.
L’actuel chef de l’Etat malgache semble prendre au sérieux le problème. Jamais dans les annales de la république on n’a enregistré pareille mesure : 10 000 enseignants seront recrutés au niveau du ministère de l’éducation nationale. De leur côté les syndicats des enseignants du primaire revendiquent 75 000 postes budgétaires…
Durant le régime de Marc Ravalomanana, l’Etat malgache a fait d’énorme effort au niveau de l’éducation de base, matérialisé par la dotation de kit scolaire, la construction de salles de classe dans les zones aussi bien urbaine que rurales, le recrutement de nouveaux enseignants, etc. Au temps de la présidence de Didier Ratsiraka, l’accès à l’école s’est démocratisé.
C’est la crise de 2009, causée par une prise de pouvoir anticonstitutionnelle, qui a accéléré la hausse du taux d’analphabétisme de la Grande île. Le secteur de l’éducation, notamment de l’éducation de base, étant celui qui mobilise le gros du budget de l’Etat malgache, la mise à la marge du régime Rajoelina par la communauté internationale a conduit au recul des efforts vis-à-vis de la scolarisation. Une grande partie du budget de fonctionnement de l’Etat malgache provient des institutions de Bretton Woods, à la suite du consentement de Madagascar du taux de change flottant.