Le bâtiment abritant le service de radiothérapie et de cobaltothérapie de l’hôpital de Befelatanana se trouve sans porte ni fenêtre. D’autres pillages exposeraient la ville à des risques de radiation atomique.
Le bunker abritant la radiothérapie au sein de l’hôpital de Befalatanana situé au cœur de la capitale de la Grande-Ile a été victime de plusieurs cambriolages. La ville d’Antananarivo risque-t-elle d’être le théâtre d’une scène apocalyptique semblable à l’accident au central nucléaire de Fukushima ? Le professeur Herinirina Rantomalala, directeur des affaires techniques (DAT) au sein de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona ne souhaitait pas créer la polémique, mais survie oblige, il a tout de même alerté la population.
"Le bâtiment abritant la radiothérapie ou la cobaltothérapie dans l’enceinte de l’hôpital Joseph Raseta Befelatanana (HJRB), a été victime de cinq cambriolages. Les malfrats ont déjà volé les fenêtres puis la porte. S’ils mettent la main sur cet appareil, le démonte puis le vend au marché d’Isotry, c’est toute la capitale qui est menacée par la radiation", a annoncé le professeur hier d’après les informations relayées par le quotidien L’express de Madagascar. Devant ce danger qui menace la population tananarivienne, le conseil du gouvernement a pris une mesure urgente mercredi. Cette mesure de prévention implique une sécurisation immédiate des déchets de sources radioactives, à l’HJRB en attendant que les mesures prises à court terme portent leurs fruits. A l’heure actuelle, des éléments des forces de l’ordre veillent sur les lieux afin de limiter les dangers.
Parallèlement à cette mesure urgente, le personnel de l’hôpital a déjà effectué la contre vérification de la cessation de toute émission de la cobaltothérapie. "Le plus urgent consiste aussi à retrouver la tête de cet appareil volé depuis quelques années. Il contient de l’aluminium. Les cambrioleurs auraient ainsi volé cet appareil à cause de ce métal", a souligné le professeur Rantomalala. Inquiet, le DAT de l’hôpital de préciser que si "cet aluminium a été transformé en ustensile de cuisine, les personnes en contact avec ce métal seront radiées et peuvent être affectées par le cancer."
Toujours dans la recherche d’une solution rapide et efficace, l’option d’une négociation avec le gouvernement chinois est envisageable selon toujours le directeur des affaires techniques (DAT) au sein de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona. Cet accord se focalisera sur la possibilité que pour que la société chinoise qui a vendu l’appareil dans les années 70 puisse récupérer la machine suivant la règle internationale.
Il existe une troisième option qui consisterait à isoler l’appareil en collaboration avec des experts de l’Agence internationale de l’énergie atomique et les militaires. "Il ne faut pas seulement se pencher sur cet appareil, d’autres appareils dangereux existent encore dans les autres régions", explique le professeur.
Dans tous les cas, la prise de responsabilité de l’Etat est vivement attendue afin de mettre fin à cette série de cambriolage dans le bâtiment abritant ce bunker. Le service de l’oncologie de l’hôpital enregistre actuellement un manque de personnel notamment, après la fermeture du bâtiment suite au vol de la tête de l’appareil. Le manque d’agents de surveillance de jour comme de nuit risque de favoriser les pillages.