Les employés de la compagnie à Antananarivo sont entrés en grève pour protester contre l’audition de leurs collègues dans le cadre de l’enquête sur l’incendie à la résidence du président Rajaonarimampianina.
Le mouvement risque de se radicaliser, note le quotidien Midi Madagasikara dans son édition d’aujourd’hui, car les grévistes menacent de l’étendre aux régions. Hier, les employés de la compagnie nationale d’eau et d’électricité ont organisé une marche de soutien à sept de leurs collègues auditionnés par le Service des recherches criminelles de Fiadanana dans le cadre de l’enquête sur le début d’incendie survenu à la résidence du président Hery Rajaonarimampianina, la semaine dernière.
Plusieurs centaines d’agents de la Jirama ont répondu à l’appel venant de deux agences de la capitale malgache. Sur les banderoles, l’on pouvait lire des formes de « déclaration de guerre », comme « Tu peux couper les bois de rose, mais pas la Jirama » note le journal, tandis que les animateurs scandaient des slogans hostiles au pouvoir.
Les employés de la Jirama ont suivi l’exemple des journalistes qui ont manifesté le mois dernier pour la libération de leurs confrères du journal Madagascar Matin, placés sous mandat de dépôt pour avoir cité les noms de trois ministres dans une lettre des lecteurs sur les trafics illicites de bois de rose.
Aucun employé de la Jirama n’a été placé en garde à vue jusqu’ici, a fait remarquer le colonel Florens Rakotomahanina, commandant de la Compagnie interrégionale de la gendarmerie nationale (CIRGN). Une déclaration qui n’a pas satisfait les grévistes qui ont exigé plus d’information au sujet de leurs collègues.
En plus des sept employés de la Jirama, quatre agents de la CIMELTA, une entreprise de maintenance d’installations électriques, ont également été auditionnés. Tous ont travaillé sur l’installation des équipements électriques de la résidence présidentielle et pourraient être poursuivis pour atteinte à la sûreté de l’Etat dans le cas où le court-circuit qui aurait pu y causer un incendie aurait été provoqué. Le mouvement se poursuit aujourd’hui.