Face à sa croissance économique faible, Madagascar peine à renverser la tendance. La crise politique de 2009 continue d’affecter négativement les résultats économiques.
Le dernier rapport sur l’indice mondial de la compétitivité a mis en exergue trois points qui polluent l’environnement des affaires à Madagascar, relate le quotidien Midi Madagasikara. Il s’agit notamment de l’instabilité des politiques économiques, la corruption et l’accès au financement. Pour de nombreux économistes, la crise politique que traverse Madagascar depuis 2009 continue d’affecter négativement ses résultats économiques et sociaux.
Un rapport économique publié par la Banque Mondiale indique d’ailleurs que la projection de croissance pour l’année 2014 reste encore faible. "La première moitié de l’année a en effet été submergée par le processus de normalisation de la situation politique et de la mise en place des nouvelles institutions prévues par la Constitution. La période écoulée depuis le début de ce processus a encore été trop courte pour permettre la matérialisation du retour des financements des partenaires techniques et financiers et des intentions d’investir des opérateurs privés. Des appuis budgétaires sont attendus au deuxième semestre", peut-on lire dans le rapport.
La Banque Mondiale considère ainsi Madagascar comme un pays fragile. La faiblesse de la croissance et sa mauvaise répartition n’ont pas permis d’améliorer les conditions de vie de la grande majorité des malgaches. "D’un côté, le pouvoir d’achat de la population a été érodé par la crise prolongée alors que le cadre n’est pas très propice au développement des crédits bancaires pour l’économie. D’autre part, l’administration publique n’est pas encore parvenue à générer suffisamment de ressources pour engager les dépenses publiques prévues", précise le rapport.
Par ailleurs, la Banque Mondiale note que "le solde global de la balance des paiements s’est amélioré, mais reste déficitaire avec le ralentissement des investissements directs étrangers et les financements extérieurs en faveur de l’Etat. Par conséquent, l’Ariary s’est déprécié et les réserves internationales continuent de baisser. Avec la contraction des avoirs extérieurs nets et le ralentissement des créances nettes domestiques, la croissance de la masse monétaire reste maîtrisée".
Le rapport économique de la Banque Mondiale avance également que "les dépenses publiques engagées depuis le début de l’année sont encore insignifiantes pour avoir un effet stimulant sur l’économie globale, compte tenu des ressources disponibles. Par ailleurs, le niveau des dépenses publiques à Madagascar a toujours été historiquement faible et ce, même lorsqu’on le compare avec ceux des pays de la région".
A moyen terme, l’exécutif a décidé, dans le cadre de la loi de finances rectificative, de réviser à la hausse le niveau des dépenses publiques. Ceci afin de répartir les ressources équitablement.