Dans la Grande Ile, seules 3.500 sages-femmes ont été répertoriées pour une population de plus de 20 millions d’habitants. Il s’agit d’un grand manque qui nuit à la santé de la mère et de l’enfant.
Le manque de sages-femmes n’est pas encore résolu à Madagascar. A l’heure actuelle, l’Ordre National des sages-femmes à Madagascar ne dispose pas de chiffre exact sur le nombre de sages-femmes en activité dans le pays. D’après les propos d’Oméga Ranorolala Razafindraibe présidente l’Ordre National des sages-femmes à Madagascar sur le quotidien Midi Madagasikara, "pour le moment, environ 3 500 sages-femmes ont été enregistrées auprès de l’Ordre national des sages-femmes". Ce chiffre est loin d’être exhaustif d’après la présidente, car "il y en a beaucoup qui ne se sont pas manifestées, j’en suis consciente. Je les invite donc à s’inscrire auprès de l’ordre".
Selon les normes internationales imposées par l’Organisation Mondiale de la Santé, une sage-femme doit couvrir 5.000 patientes. Le nombre de sages-femmes dans la Grande Ile est encore loin de cet objectif et les femmes enceintes vivant dans les zones isolées sont les premières victimes de cette insuffisance.
Pour pallier à ce manque, 145 postes budgétaires sont prévus par l’Etat et celles issues des écoles publiques seront priorisées. Ces 145 nouvelles recrues ne combleront pas le grand vide dans l’ordre des sages-femmes. Dans certaines zones reculées du pays, des "hommes sages-femmes" exercent cette fonction réservée aux femmes. Cela s’explique par la grandeur des tâches à exécuter dans ces endroits isolés et à cause de l’insécurité. Cette situation favorise en outre la prolifération des matrones à certains endroits, mettant en danger la santé de la mère et de l’enfant.