Le campus universitaire d’Ankatso, à Antananarivo, a été le théâtre d’échauffourées, hier. Des étudiants d’une autre faculté, la Polytechnique de Vontovorona, s’y étaient rendus en masse pour manifester.
Des étudiants de la Polytechnique de Votovorona, qui sont en grève ont investi l’université d’Ankatso, située dans l’Est de la capitale malgache. Coups de sifflets et cris ont été poussés pour empêcher la tenue des examens, rapporte Midi Madagasikara dans sa livraison d’aujourd’hui. Quelques responsables déplorent, d’après le quotidien : « Nous sommes conscients de leurs doléances. Mais ils ne doivent pas agir ainsi et surtout pas déranger ceux qui sont en pleine examen ».
Selon des témoignages, des sujets d’examens auraient été détruits par les manifestants pendant leur intrusion dans une salle d’examen. Ensuite, rassemblés devant l’université, ils ont commencé à lancer des pierres et ont érigé des barricades. On a signalé un blessé grave, un passant blessé à la tête.
Alentour, des maisons et des voitures ont fait des jets de pierres, et des broussailles ont été brûlées. Les sapeurs-pompiers ont été dépêchés sur place afin de prévenir la propagation des flammes. Des taxis collectifs ont été contraints de partir de leur stationnement, tandis que des commerces ont été obligés de fermer.
Les forces de l’ordre ont commencé à intervenir vers 14h, étant restées à distance toute la matinée. Les affrontements ont duré quatre heures. Les forces de l’ordre ont principalement enlevé les barricades et n’ont pas procédé à des arrestations. Le colonel Folrens Rakotomahanina, commandant de Circonscription interrégionale de la gendarmerie nationale (CIRGN) qui a dirigé l’opération, explique : « Ce qu’ils font là dépassent les limites, nous sommes obligés d’intervenir car des gens commencent à se plaindre ».
Des bombes lacrymogènes ont été tirées pendant au moins une heure, ce qui a eu pour résultat de faire remonter la température du côté des grévistes. Le calme n’était retombé que vers 17h.
Les étudiants revendiquent, entre autres, une hausse de 100% de leur bourse d’études, la mise en place d’une connexion Internet haut débit, la réduction des charges d’études. Ils se sont de nouveau donné rendez-vous ce matin pour suivre leur mouvement.