La position des Etats-Unis par rapport à l’application de la Feuille de route ne change pas. Le chargé d’affaires américain a insisté sur le retour au pays des exilés politiques
La cérémonie de célébration du 238e anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis s’est tenue hier 3 juillet à l’ambassade américaine à Andranomena Antananarivo. Eric Wong, le chargé d’affaires américain est resté fidèle à son langage direct en lançant une nouvelle fois un appel à l’application de toutes les clauses de la Feuille de route. Il a particulièrement mis l’accent sur l’article 20 prévoyant le retour des exilés politiques, dont l’ancien président Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud depuis 2009.
"Au moment où nous parlons, il y a encore des dispositions importantes de la Feuille de route qui ne sont pas concrétisées. Parmi elles, l’article 20 sur le retour inconditionnel des exilés politiques" a affirmé Eric Wong hier dans son discours évoqué par l’ensemble de la presse malgache. "Le fait de réaliser les dispositions de cet article consisterait une étape importante pour la réconciliation et pour tourner la page sur ces cinq années de crise", peut-on lire dans L’Express de Madagascar aujourd’hui.
Interrogé sur le sujet, le premier ministre Roger Kolo a une nouvelle fois affirmé qu’il ne s’agit pas d’une priorité pour le pouvoir : "Notre priorité est le bien-être de la majorité, des 22 millions de malgaches", a-t-il souligné. Le premier ministre malgache a, en outre, laissé entendre, que la conjoncture n’est pas favorable au rapatriement de l’ancien chef d’Etat.
Roger Kolo poursuit : "la démocratie malgache est jeune, trop fragile pour qu’elle soit exposée au moindre risque de troubles. Je ne dis pas qu’il va en créer, mais certains pourraient profiter de l’occasion". Il a éludé toute insistance en orientant ses interlocuteurs vers le président Hery Rajaonarimampianina "pour plus de détail". Pour rappel, les deux personnalités se sont rencontrées en Afrique du Sud en mai.
Le 24 juin, l’ambassadeur américain Gert Johanes Grobler a apporté plus d’éclaircissement concernant les aspects juridiques du retour de l’ancien président Ravalomanana : "Il y a encore des point juridiques à résoudre, aussi bien à Madagascar qu’en Afrique du Sud", a-t-il affirmé. "La Cour suprême sud-africaine a déclaré que le président Ravalomana peut seulement voyager à l’intérieur du territoire sud-africain. Cette décision est toujours en vigueur tant, que la plainte contre le président déposée par l’association des victimes de la tuerie du 7 février est sous investigation".