La grande majorité des malgaches n’ont accès à aucune couverture sociale et plus de la moitié d’entre eux croupissent dans l’extrême pauvreté et la misère la plus absolue.
Seulement 20%. C’est le taux d’accès à la couverture sociale à Madagascar, où 80% de la population active ne pourra pas prétendre à une pension de vieillesse, une fois à la retraite. Pire, 56% des malgaches sombrent dans l’extrême pauvreté et vivent avec une modique somme de 100 ariary (0,033 euro) par jour.
S’exprimant en marge d’un colloque international sur la protection sociale organisé à Tananarive ce mercredi 7 mai, le président malgache Hery Rajaonarimampianina s’est engagé à mettre en place une politique de protection sociale. Le but est d’en faire un véritable levier de l’économie locale et un outil pour réduire les inégalités sociales. Pour lui, ces éléments sont cruciaux pour garantir la stabilité du pays et de chacun de ses citoyens.
Le chef de l’Etat malgache veut s’inspirer des modèles innovants applicables dans les pays déjà avancés en matière de protection sociale comme le Brésil, la Colombie, le Sénégal, et le Kenya. "A tous ces pays, je voudrais déjà signifier combien nous aurions intérêt à nous inspirer de ces innovations et d’en profiter dans le cadre d’une coopération sud-sud", a déclaré Hery Rajaonarimampianina.
Ce colloque, une initiative de la Banque mondiale, a vu la présence de plusieurs hauts responsables de la protection sociale venus de la Colombie, du Brésil, du Sénégal et de l’Asie du sud.
"Je m’engage à réunir toutes les conditions, afin de mettre en place de la politique de protection sociale qui est un levier du développement", a déclaré le président de la République, Hery Rajaonarimampianina dans des propos rapportés par L’Express de Madagascar.
" L’État doit être visible aux côtés des partenaires ", a-t-il insisté. Selon lui, le manque d’accès à la protection sociale constitue un "choc (qui) frappe de manière très forte les plus vulnérables". "Il faut réfléchir le plus rapidement possible sur l’agenda de mise en place de la politique de protection sociale, et prévoir dans la foulée les fonds de contingence", a-t-il insisté.
L’homme fort de la Grande île s’est dit conscient du défi à relever, principalement dans les milieux ruraux. "Il faut toutefois savoir adopter tout ce qui est susceptible d’infléchir au développement. D’ailleurs, certains pays d’Afrique à l’instar du Sénégal et du Kenya plongent déjà dans cette politique", a-t-il poursuivi.