Près de 5 millions d’enfants malgaches sont soumis au travail domestique, selon Les Nouvelles, qui relaie un rapport établi par un syndicat local.
A Madagascar, 37% des enfants moins de 18 ans n’ont pas accès à l’éducation et sont obligés de travailler comme domestiques. Si 39% d’enfants travailleurs exercent l’aide familiale, 37% sont victimes de l’exploitation par leur employeur.
Ils sont près de 5 millions d’enfants à être soumis au travail domestique dans tout le pays, d’après le syndicat professionnel diplômé en travail social (SPDTS). En général, ils doivent travailler pour assurer leur survie et celle de leur famille.
Les enfants sont contraints au travail « soit pour accroître le revenu de la famille ou simplement pour réduire la charge familiale », rapporte le quotidien Les Nouvelles.
Dans un rapport, un spécialiste de lutte contre le trafic et le travail des enfants, Charles Emilson Randrianarijaona, a énuméré plusieurs causes qui sont liées « à l’enfant lui-même, à la pauvreté de leur famille, à l’éloignement de l’école et aux us et coutumes ».
Cependant, les enfants travaillant comme domestiques ne sont pas à l’abri des dangers lors de l’exercice de leur métier. Ils encourent quotidiennement des risques en lien avec leurs tâches ou leurs heures de travail. Les enfants sont également souvent sujets à toutes formes de harcèlements, accidents domestiques, violences, isolement ainsi que des discriminations diverses.
Le travail des enfants domestiques fait partie des pires formes à abolir, mais dans la Grande île, le phénomène a gagné de l’ampleur. Avec la complicité des parents, les enfants, en majorité les filles, sont considérés comme une force de placement « sûr ».
Dans la plupart des cas, les employeurs les préfèrent aux adultes car ils sont « plus dociles, stables, obéissants et plus dignes de confiance », selon Les Nouvelles. De surcroît, ils sont moins chers et plus faciles à contrôler que les adultes, précise le quotidien.
Autre facteur qui favorise le travail des enfants domestiques : ils se sentent plus en sécurité dans les foyers de leurs employeurs. « Les services domestiques permettent aux enfants de passer leurs journées dans des lieux plus sûrs, d’avoir accès à la nourriture en plus grande quantité et de meilleure qualité, à l’eau potable et à un endroit plus sûr pour dormir », détaille Les Nouvelles.
Pour autant, le syndicat SPDTS, en collaboration avec l’Unicef, tire la sonnette d’alarme pour durcir la lutte et permettre une meilleure prise en charge psychosociale des victimes.
Source : Les Nouvelles