La population s’insurge aux Comores contre les
coupures intempestives de l’électricité. Dans certaines localités, le délestage persiste depuis plusieurs jours, paralysant entièrement le quotidien des habitants.
" Cela fait cinq jours que nous vivons dans l’obscurité. Dimanche, nous avons été ‘bipés’, et ça a duré 10 minutes environ ", déplore sur Alwatwan un habitant de Ntsaweni, dans le nord-ouest de Ngazidja. Un autre affirme ne plus consommer que du poisson frais qu’il se procure directement au port de peur d’attraper une intoxication alimentaire due aux mauvais conditionnements des autres produits.
Interrogé par le quotidien local, le responsable de communication auprès de Mamwe, la société comorienne de l’eau et de l’électricité, évoque un problème de trésorerie, jugée peu suffisante pour subvenir aux demandes locales en matière d’énergie.
Le prix du carburant à 400 francs le litre, soit 0.81€, est trop cher pour Mamwe, explique-t-il. " Non seulement, le prix qu’on nous impose est trop élevé, mais il faut en plus que nous payons cash. En l’état actuel des choses, nous ne pouvons acheter que 21.000 litres ", rajoute encore ce responsable. Selon lui, il faudrait environ 35 000 litres de carburant pour éclairer Moroni et ses environs immédiats 24h/24 mais aussi les autres villages à raison de 6 heures par jour.
Avec la quantité que peut se permettre la société d’Etat actuellement, l’alimentation en courant électrique ne peut se faire que 15 à 17 heures par jour pour la capitale, contre 4 heures tous les deux jours pour le reste de l’île.
La réalité sur terrain est bien pire, attestent les usagers. Certains demandent aux responsables de Mamwe de communiquer à la clientèle les heures de distribution afin qu’ils puissent s’organiser en conséquence.
Au niveau de la Mamwe, la mesure d’austérité se poursuit en attendant une solution concrète de la part de l’Etat, qui, affirme-t-on, a été informé de la difficulté que traverse la société. " Pour le moment, nous attendons une réponse du gouvernement, à qui nous avons remis des rapports ", explique le chargé de communication.