Les manifestations contre le prolongement du mandat du Président Sambi prennent de plus en plus d’ampleur à Mohéli.
La journée d’hier a été plutôt tendue sur Mohéli avec des affrontements entre les manifestants et les forces de l’ordre particulièrement répressives. Des barricades ont alors été érigées un peu partout dans les rues et des véhicules ont été incendiés.
L’annonce de l’arrivée d’Ikililou Dhoinine, le Vice-président et Ministre des Finances du gouvernement de l’Union vers la fin de la journée a jeté de l’huile sur le feu. Les manifestants, considérant Ikililou Dhoinine "comme un traitre et un complice de Sambi", ont saccagé et incendié la pharmacie de ce dernier. Un climat de violence et de tension s’installe actuellement à Mohéli même si les autorités centrales minimisent quelque peu la réalité.
Les manifestants ont même commencé à proférer des menaces contre les Anjouanaises et tous les Mohéliens proches du gouvernement. Pour rappel, les manifestants de l’île de Mohéli reprochent à l’actuel Président Sambi de prolonger son mandat, mettant ainsi en cause le principe de la présidence tournante entre les trois îles de l’Union. Selon ce principe, Sambi devrait remettre le pouvoir à Mohéli en mai de cette année. Le vote de lundi au congrès a pourtant permis à Sambi de s’accrocher 18 mois de plus à son siège.
Les manifestants déclarent ainsi que "si Ahmed Abdallah Sambi persiste dans cette décision, les habitants de Mohéli pourraient demander leur rattachement à la France en tant que territoire d’Outre-mer (TOM) ou autoproclamer leur indépendance". Le drapeau tricolore a déjà flotté dans l’île au début de la semaine.