Très tôt ce jeudi, la vice-présidente de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé la victoire du colonel Azali Assoumani à l’issue de la présidentielle partielle. Si les votes se sont déroulés dans le calme, le dépouillement du scrutin aurait été tendu. Pour preuve, le départ impromptu du président de la Céni et du secrétaire général.
Le colonel Azali Assoumani a été élu nouveau président des Comores jeudi à l’issue d’une élection présidentielle partielle. Il a accentué son avance acquise au deuxième tour sur son principal rival, le candidat du pouvoir sortant Mohamed Ali Soihili dit "Mamadou". Pour autant, il s’agit encore d’un résultat provisoire.
Azali Assoumani obtient 2 271 voix contre 1 308
Mercredi, le vote s’est déroulé sous haute sécurité. Au total, 6 305 électeurs étaient appelés au scrutin. A la fermeture des bureaux de vote à 18H00 (15H00 GMT), aucun incident majeur n’avait été rapporté. La participation a été forte, rapporte un journaliste de l’AFP sur place. Alors que la commission électorale avait indiqué mercredi soir qu’aucun résultat provisoire ne serait communiqué, la vice-présidente de la Céni a fait une déclaration très tôt ce jeudi vers 4 heures du matin. "La Commission électorale nationale indépendante proclame le résultat suivant : élection du président de l’Union des Comores ; candidat Mouigni Baraka Saïd Soilihi : 165 voix ; Azali Assoumani : 2 271 voix ; 1 308 voix pour Mohamed Ali Soilihi", a annoncé Nadjahe Allaoui face à la presse. Elle a en outre dénoncé le comportement du président de la Céni qui a subitement quitté les lieux.
Situation tendue entre les membres de la Céni
Dans la nuit du mercredi à jeudi, des manifestants du parti Juwa s’étaient rassemblés très tôt jeudi matin devant l’hôtel où se trouvaient les membres de la Céni pour réclamer la proclamation de résultats. Ces derniers ont été dispersés à coups de grenades lacrymogènes par les forces de l’ordre. Mais le calme est revenu rapidement. Au sein de la Céni, même situation tendue. Alors que les résultats devaient être annoncés, le président de la Commission électorale a quitté les lieux, et sa vice-présidente a finalement déclaré Azali Assoumani vainqueur. "Nous sommes à peu près cinq collègues à préparer le résultat. Il est parti il y a quelques minutes. Nous ne comprenons plus rien, nous qui sommes ici", a déclaré Nadjahe Allaoui. Et de dénoncer : "Nos collègues sont partis. Ils n’ont même pas averti. Pourquoi la Céni ne veut pas donner ce résultat ? Qu’est-ce qui se cache dedans ? Personnellement, j’accuse mes collègues, avec la situation qui est là".
Investiture du nouveau président des Comores le 26 mai prochain
Azali Assoumani, retrouve le palais présidentiel de Beït-Salam pour la seconde fois. Officier de 57 ans il a été formé à l’Académie royale de Meknes au Maroc et passé par l’Ecole de guerre en France. Il a été à la tête du pay pour la première fois en avril 1999, il était arrivé aux commandes par un "putsch" qu’il présentera comme une "interposition de l’armée pour prévenir une guerre civile, alors que le pays traversait une crise sécessionniste (1997-2001)". Il restera au pouvoir jusq’en 2006 avant de le céder à Ahmed Abdallah Sambi. La Cour Constitutionnelle doit valider les résultats dans les prochains jours et l’investiture du nouveau président est prévue pour le 26 mai.
A LIRE AUSSI :
Voir notre dossier élection présidentielle aux Comores