La journée "Ile Morte" incitée par plusieurs associations de la société civile et du patronat a été suivie sur l’ensemble de la Grande-Comore. Une action solidaire visant à rétablir la fourniture d’eau et d’électricité ainsi que le versement des salaires des agents de l’Etat.
Depuis quelques mois, la population comorienne fait face à de multiples crises sans précédent dont les arriérés de salaire des agents de l’Etat ajoutés à une vie de plus en plus chère aggravant les conditions de vie et au problème récurrent du manque d’électricité et d’eau. Une situation qui a alerté plusieurs associations de la société civile et du patronat qui ont décidé d’organiser une journée "Ile Morte" sur l’ensemble de la Grande-Comore, la plus grande île de l’Union des Comores, le mercredi 29 octobre dernier. Une action qui vise particulièrement à exiger la fourniture de l’eau et de l’électricité ainsi que le versement des salaires des agents de l’Etat, rapporte Habariza Comores.
Initiée notamment par la Fédération comorienne des consommateurs (FCC), le Mouvement des entreprises comoriennes (Modec) et de nombreuses associations de la société civile comoriennes, la journée "Ile Morte" a été bien respectée durant la journée du mercredi. La circulation a été bloquée dans les différentes régions de l’île, les écoles fermées, l’administration, les marchés et les commerces n’ont pas fonctionné et aucun quotidien n’est paru dans les kiosques.
Au cours de l’après-midi, quelques échauffourées ont été constatées aux abords du grand marché de Volo-Volo, au nord de la ville. Des jeunes auraient provoqué les forces de l’ordre en installant des barricades. Une dizaine de personnes ont été interpellées. Dans la soirée de mardi, le ministre de l’Intérieur Hassan Houssen Ibrahim avait appelé à l’apaisement, réaffirmant "le droit légitime des citoyens à manifester pour faire valoir leurs droits, mais aussi ceux des autres", citant le cas des pompiers et des ambulanciers notamment.
Le président de la Fédération comorienne des consommateurs, Mohamed Said Abdallah Mchangama, a salué "une première, une grande victoire citoyenne (...) Nous ne voulons qu’une seule chose : de l’eau et de la lumière". L’implication des diverses localités et régions de l’île a été déterminante dans la réussite de l’opération "Ile morte". Certaines avaient récemment, en guise de protestation, renvoyé leurs factures à la MaMwé (société nationale d’eau et d’électricité), rebaptisée ironiquement "société de la soif et de l’obscurité".