Réunis à Maurice depuis la semaine dernière, des hauts responsables de pêche issus de 6 pays de la région Océan Indien se sont efforcés de définir des priorités communes en matière de lutte contre la pêche illégale.
Organisé par le programme SmartFish de la Commission de l’océan Indien, un atelier régional se tient à Maurice depuis la semaine passée avec la participation des hauts responsables de la surveillance des pêches venus des Comores, du Kenya, de Madagascar, de Maurice, de la Tanzanie et des Seychelles.
D’après un communiqué délivré à la presse, ils ont mis l’accent sur la nécessité d’élaborer un plan de lutte harmonisé contre la pêche illégale dans les espaces maritimes de leurs pays respectifs. Pour cela, il s’avère nécessaire de définir des priorités communes et d’analyser ensemble les menaces qui pèsent sur chaque pays. L’objectif est de mettre en place des outils de planification durables et applicables pour les prochaines années.
« Cette réflexion nous permet de savoir exactement où les ressources sont les plus demandées », explique Mauree Daroomalingum, Directeur de la pêche de la République de Maurice.
Au cours de cet atelier, financé par l’Union européenne, les participants ont évoqué des pertes considérables liées au phénomène de pêche illégale, non déclarée et non règlementée (INN). A l’échelle mondiale, ce fléau est à l’origine d’un manque-à-gagner de 10 à 23 milliards de dollars chaque année, avec 11 à 25 millions de tonnes de poissons capturés illégalement, ce qui représente approximativement 20% des ressources halieutiques mondiales.
La pêche INN est montrée du doigt comme responsable de l’épuisement des stocks et anéantit les efforts déployés pour garantir « la pérennité et le renouvellement » des ressources marines.
Partant de ce constat inquiétant, la COI a intensifié depuis 2007 ses activités de surveillance maritime, en programmant près de 38 patrouilles régionales et en contrôlant plus de 400 bateaux dans la zone exclusive économique de l’océan Indien.
« Ces dernières années, la pêche INN est devenue un des dossiers internationaux prioritaires des décideurs responsables de la pêche » affirme Léon Martial Razaka, Chargé de mission, responsable du volet « croissance régionale bleue et verte » auprès de la Commission de l’océan Indien. « Les pouvoirs publics du monde entier ont intérêt à intensifier leurs efforts pour la combattre, à harmoniser autant que possible leurs techniques de surveillance et de contrôle » conclut-il