Une femme sur trois comprise entre 12 et 19 ans serait anémique à l’île Maurice d’après une étude du ministère de la Santé datant de 2014. Et pour causes : dérèglement hormonal et malnutrition.
Une étude du ministère mauricien de la santé en date de 2014 a révélé que près de 30% de la population féminine entre 12 et 19 ans souffre d’une carence en fer. Ces jeunes femmes rencontrent des problèmes d’anémie dix fois plus que les garçons de leur âge.
Entre dérèglement hormonal et malnutrition
Les causes de ces troubles anémiques rapportées dans le rapport du ministère de la santé sont tout d’abord les règles abondantes résultant d’un dérèglement hormonal. Ensuite, le problème lié à une croissance rapide, mais avec une alimentation inappropriée car voulant toujours garder la ligne est évoqué. Selon les médecins, "les jeunes Mauriciennes mettent leur vie en danger" comme c’est le cas d’une jeune fille de 15 ans, élève du collège MEDCO de Cassis, qui avoue ne pas "aimer" manger.
Or, le fer contribue au bon fonctionnement de l’organisme, notamment pour le développement des globules rouges, qui transportent l’oxygène dans tout le corps. D’où la nécessité d’en consommer à chaque repas a déclaré la diététicienne Ruvina Seebun sur Le Mauricien.
Des conséquences sur la vie sexuelle et reproductive des filles
D’après les explications apportées par le Dr Jai Kant Misra, spécialiste en médecine interne à Apollo Bramwell, l’anémie peut avoir de lourdes conséquences sur la vie sexuelle et reproductive des jeunes filles. Avec un changement dans les habitudes alimentaires, cela peut être évité. En revanche, à défaut de traitement, l’anémie devient plus à risques à l’âge de la maternité en affectant leur vie sexuelle et, même, leurs grossesses, fait-il remarquer.
Au collège MEDCO de Cassis, un établissement scolaire pour filles, un programme de santé a été mis en place par la direction. Il a pour objectif d’informer les jeunes sur les dangers pouvant menacer leur santé. Au programme figurent des examens médicaux mais aussi des débats sur divers sujets comme la nutrition, le sport, l’abus de drogues ou le tabagisme
Surveillance renforcée
Face à l’urgence que prévaut la situation actuelle, la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) prend également en charge le suivi de la santé des jeunes filles. La directrice exécutive, Vidya Charan, développe alors que la santé sexuelle et reproductive des jeunes, surtout des filles, est "très importante" pour éviter d’éventuelles complications ultérieures dans leur vie sexuelle une fois à l’âge adulte.
Par conséquent, les jeunes filles doivent, dès leur plus jeune âge, développer de bonnes habitudes alimentaires. Plus préoccupées par leur silhouette que par leur santé, bon nombre d’entre elles suivent un régime drastique avec un repas souvent déficitaire en sources de fer.