L’île Maurice enregistre une hausse du nombre de cas de maltraitance de singe depuis le début de l’année. Les animaux sont enfermés pour la reproduction destinée à la vente.
Un singe dans une petite cage, sans eau ni nourriture, abandonné à son sort par son propriétaire attire l’attention des touristes au complexe de Grand-Baie, relate le site lexpress.mu. C’est un cas comme beaucoup d’autres, si l’on s’en tient à l’enquête menée par le journal.
Le reportage réalisé par le journal a permis de connaître les conditions de captivité du singe à Grand-Baie. Des cages y contiennent des animaux comme des lapins et des canards, et le singe en question est enfermé dans l’une d’entre elles. Aucun bol d’eau ni de nourriture n’est visible. Seule une petite partie de la cage est couverte, ce qui laisse penser que l’animal est peu protégé de la pluie et du vent.
Informée de ce cas il y a une semaine, la Mauritius society for animal welfare (MSAW), l’organisme mauricien de protection des animaux indique avoir reçu une dizaine de plaintes concernant la maltraitance de singes domestiques depuis le début de l’année. Un chiffre en hausse, d’après la MSAW.
Le propriétaire du singe n’était pas joignable. Une source au sein du ministère mauricien de l’Agro-industrie indique que des officiers de l’Animal welfare unit, la brigade de secours des animaux, se sont déjà rendus sur le lieu et ont demandé au propriétaire d’installer une plus grande cage, répondant aux normes. Ils devaient cependant constater que rien n’a été fait jusqu’ici.
« Des officiers et un vétérinaire iront à nouveau sur place au début de la semaine prochaine. Une notification sera délivré au propriétaire et le singe sera confisqué s’il le faut », fait-on comprendre au ministère qui indique qu’il s’agit ici d’un cas flagrant de maltraitance d’animaux.
Selon Moira Van Der Westhuizen, la présidente de l’ONG PAWS, le cas du singe de Grand-Baie n’est pas isolé. « Un habitant de Pointe-aux-Piments enfermait des singes dans des cages minuscules dans sa demeure. Il les faisait se reproduire et les bébés étaient par la suite vendus », affirme-t-elle.
« La maltraitance, c’est ne donner ni nourriture, ni eau, ni abri convenable à son animal. Mais aussi, le garder dans une cage trop petite ou l’attacher à une chaîne trop courte. C’est de la cruauté », explique Mme Van Der Westhuizen. Elle ajoute que les autorités ne savent trop comment réagir par rapport aux singes maltraités. « Je ne pense pas qu’elles aient les infrastructures nécessaires pour garder les singes qu’ils confisquent », laisse-t-elle entendre.
Avoir un singe pour animal domestique est tout à fait légal à Maurice. « Une personne ne peut garder toutefois qu’un singe », précise le ministère en charge de la protection des animaux. Il doit cependant être gardé dans de bonnes conditions, sinon le propriétaire est passible de poursuites et risque une amende ne dépassant pas 15 000 roupies, un peu plus 360 euros, et une peine d’emprisonnement maximale de six mois.