L’océan Antarctique connu comme étant le plus grand puits de carbone de la planète, a de nouveau absorbé plus de dioxyde de carbone (CO2), le plus important gaz à effet de serre produit par les activités humaines.
Les scientifiques craignent un début de saturation. Selon les chercheurs dont la découverte sera parue jeudi dans la revue américaine Science, les océans absorbent près d’un quart des émissions carboniques issues de la combustion du charbon et du pétrole, dont 40% pour l’océan Austral. Une situation qui diminue le réchauffement du climat.
Diminuer le changement climatique
"L’océan entourant l’Antarctique capte nettement plus de CO2 qu’il n’en libère", explique la Dr Dorothee Bakker de la faculté des sciences environnementales de l’Université britannique d’East Anglia, une des auteurs de la recherche. En conséquence, une grande partie de ce gaz émis dans l’atmosphère par les activités humaines a été retirée. La scientifique a ajouté que cela participe à freiner l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère et à diminuer le changement climatique.
Une baisse de 30% de la capacité à capturer le CO2
Des recherches menées il y a une dizaine d’années ont révélé que les quantités de CO2 absorbées par l’océan Austral sont restées à un même niveau depuis la fin des années 1980. Les chercheurs ont alors appréhendé que cet important puits de carbone commence à se saturer. D’après ces études, la capacité à capturer le CO2 par l’océan Antarctique a baissé de 30%.
Aucune menace pour la faune
Les nouveaux travaux, réalisés par une équipe internationale dirigée par le professeur Nicolas Gruber de l’Université ETH de Zurich, montrent un inversement du phénomène vers 2002. Ce qui a permis à l’océan Austral de retrouver sa capacité initiale d’absorption du CO2. Ces chercheurs estiment toutefois que cet apport considérable de CO2 dans l’océan ne représente éventuellement pas de risque élevé d’acidification, une grande menace pour la faune. En effet, la plus grande partie de ce carbone est aussitôt transportée dans les profondeurs océaniques.