Deux gendarmes ont été blessés par balle ce mardi en Nouvelle-Calédonie lors d’un affrontement entre forces de l’ordre et des membres d’une tribu qui réclament la fermeture d’une usine métallurgique sur fond de pollution.
Des habitants de la tribu de Saint-Louis près de Nouméa, demandant la fermeture définitive d’un site du groupe minier mondial Vale - producteur de nickel - manifestent depuis samedi soir en barrant certaines routes. Ce jour, un violent affrontement a éclaté entre les manifestants et les 150 éléments de la gendarmerie locale envoyés sur place.
" En milieu de journée alors qu’une quarantaine de jeunes ’très énervés’ lançaient des pierres et tiraient avec des fusils de chasse, deux gendarmes ont été légèrement blessés ", rapporte Libération. Le quotidien de préciser que la manifestation a déjà causé de nombreux dégâts dès mardi matin. " Un minibus a délibérément percuté un véhicule de gendarmerie, tandis qu’aux abords de la tribu gisent des carcasses de voitures brûlées et des poteaux de lampadaires, sciés par les émeutiers ", indique le journal.
Une quinzaine de jeunes ont été arrêtés en marge de cette nouvelle intervention des forces de l’ordre. Aussitôt, une délégation conduite par Jean-Jacques Brot, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie s’est rendue sur les lieux. Accompagné du maire du Mont-Dore, Éric Gay, ce dernier a " fermement condamné ces actes ‘inqualifiables et inadmissibles’ ". " Il y a eu des attaques délibérées à hauteur d’homme contre les forces de l’ordre. (...) Il y a d’autres moyens de faire avancer ses revendications et j’appelle chacun à prendre ses responsabilités ", s’est-il indigné.
A l’origine de toute cette tension, le déversement d’environ 100 000 litres de solution toxique dans une rivière, entraînant la mort " d’un millier de poissons et crustacés ". Les responsables de la province du Sud avaient ordonné l’arrêt de la production au niveau du site mais les chefferies coutumières kanak de la région ont décidé d’accorder deux mois de délai à l’usine, suscitant la colère des habitants.
Dans la nuit de dimanche à lundi, le site de l’usine " a été la cible de saccages de bureaux, de destructions de camions et d’incendies de véhicules dans la nuit de dimanche à lundi, des dégâts évalués entre 20 et 30 millions de dollars US par l’industriel ", relate Libération.
Face aux attaques répétées des écologistes et les tribus kanak, le haut-commissaire de la Nouvelle-Calédonie estime qu’" il y a sans doute des choses à revoir en terme de gestion des relations et de contribution à la vie publique, économique et coutumière ". " La direction de Vale en est consciente et j’ose espérer que des décisions seront prises ", a-t-il déclaré.