La co-présidente du Planning familial, Véronique Séhier, ne cesse pas de mener le combat de Simone Veil pour l’accès de toutes les femmes à l’avortement.
Simone Veil est morte à l’âge de 89 ans. Elle est connue pour avoir fait légaliser l’avortement en 1975. Cette loi autorisant l’interruption volontaire de grossesse est considérée comme la première étape pour la liberté des femmes. Invitée de RTL, Véronique Séhier s’était montrée très reconnaissante envers le combat mené par cette grande dame.
On comptait 300 000 avortements clandestins chaque année dans le monde avant la promulgation de cette loi.
"Ce qui est certain, c’est que des femmes sont décédées, des femmes ont été mutilées à vie pour des avortements qui se déroulaient sur des tables de cuisine dans des conditions dramatiques ou qui se terminaient dans des hôpitaux où les femmes étaient considérées comme des moins que rien parce qu’elles avaient fait un avortement clandestin", a expliqué Véronique Séhier.
Simone Veil était toujours à l’écoute des femmes et c’est une chose très importante, selon Véronique Séhier.
"Il suffit d’écouter les femmes, c’est ce que l’on fait au Planning tous les jours. Ce que les femmes ont à nous raconter, ce sont à chaque fois des histoires singulières. C’est à elles de décider si oui ou non, elles veulent poursuivre une grossesse qu’elles n’ont pas voulue. On sait que dans tous les pays où l’avortement est interdit, les femmes avortent dans de bonnes ou mauvaises conditions. Aujourd’hui, dans le monde, une femme meurt toutes les neuf minutes à la suite d’un avortement clandestin", a-t-elle ajouté.
Dans l’Hexagone, environ 218 000 avortements par an ont lieu. Selon la co-présidente, l’enjeu n’est pas de faire baisser ce chiffre, mais d’ouvrir l’avortement à toutes les femmes.
"En Italie, près de 80% des médecins, qui font valoir leur clause de conscience, refusent de pratiquer l’avortement. Beaucoup de femmes italiennes se rendent donc dans des cliniques privées, qui leur font payer le prix fort, ou vont à l’étranger", constate-t-elle.
M. Séhier a précisé qu’elles sont en train de se battre non seulement pour la suppression de la clause de conscience, mais aussi pour que toutes les femmes puissent avoir accès à l’avortement dans des structures de proximité.
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(Sources : RTL/Le Parisien)