Dans le monde, 23 millions de fausses-couches se produisent chaque année, c’est environ 15 % du total des grossesses. Une femme sur dix a déjà fait face à ce phénomène, selon un rapport de la revue The Lancet.
Un rapport d’une série d’études, concernant les fausses-couches, a été publié dans The Lancet, mardi 27 avril. Il a été recommandé par ’Tommy’s National Centre for Miscarriage Research’, un organisme caritatif britannique spécialisé dans cette question, rapporte France Info. "Pendant trop longtemps, le fait de faire une fausse-couche a été minimisé et, souvent, pas pris au sérieux (...). Il n’est plus temps de se contenter de dire aux femmes ’Essayez encore’", a-t-il plaidé.
Selon les auteurs, 23 millions de fausses-couches se produisent chaque année dans le monde, soit 15 % du total des grossesses.
Ils ont eu ces résultats après avoir analysé des dizaines d’études, menées dans le monde. L’une des trois études composant ce rapport a estimé que cette statistique représente près de 44 grossesses perdues chaque minute. Par ailleurs, les chercheurs ont estimé que 10,8 % des femmes ont fait une fausse-couche. D’après les données chiffrées, les fausses-couches récurrentes sont nettement moins fréquentes, avec 1,9 % des femmes en ont fait deux et 0,7 % trois.
De nombreux facteurs dont certains sont associés à une augmentation du risque, provoquent ce phénomène.
Entre autres, on peut citer des anomalies chromosomiques chez le fœtus, l’âge de la mère et, dans une moindre mesure, du père (surtout au-dessus de 40 ans). Des antécédents de fausse-couche, un indice de masse corporelle très bas ou très élevé, l’alcool, le tabac, le stress, le travail de nuit ou l’exposition aux pesticides, pourraient également, être à l’origine de ce phénomène. Ce rapport a aussi évoqué que les femmes d’origine africaine présentent 40 % plus de risque de faire une fausse-couche que les femmes en Occident.
La professeure Siobhan Quenbyn, une des rédactrices de ce rapport a indiqué qu’une femme a besoin de traitement et de soutien après avoir fait une fausse-couche.
Pourtant, "le silence autour des fausses-couches persiste non seulement chez les femmes qui les vivent, mais aussi parmi les soignants, les décideurs politiques et les organisations de financement de la recherche", a-t-elle regretté.
Cette spécialiste a aussi confié que plusieurs femmes se plaignent du manque d’empathie avec lequel elles sont prises en charge après une fausse-couche. Effectivement, certaines d’entre elles ne reçoivent aucune explication, et la seule recommandation qu’on leur donne, c’est de réessayer.
Dans ce rapport, un lien entre fausse-couche et dépression, voire risque suicidaire, a été établi. C’est pour cette raison que les auteurs ont conseillé un suivi minimum, avec notamment un soutien psychologique pour le couple et des recommandations avant des grossesses ultérieures. Une prise en charge plus renforcée, devrait, par ailleurs, être réalisée pour les femmes qui ont fait plusieurs fausses-couches.
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