Paris ne décolère pas après de nouvelles révélations sur l’espionnage qu’aurait mené l’Agence américaine de sécurité nationale (NSA) en France.
Selon Le Monde, la NSA aurait écouté massivement les communications téléphoniques électroniques des citoyens français. Ce sont des millions de données téléphoniques qui auraient été interceptées par l’agence américaine, a précisé Le Nouvel Observateur. Un acte d’espionnage qui a déclenché une brouille diplomatique entre Paris et Washington.
Ce lundi 21 octobre, l’ambassadeur Etats-Unis en France Charles Rivkin a été convoqué immédiatement par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius au Quai d’Orsay. Le diplomate américain a été appelé à s’expliquer sur ce scandale.
"J’ai convoqué immédiatement l’ambassadeur des États-Unis, qui sera reçu ce matin même au Quai d’Orsay", a déclaré Laurent Fabius lors d’une réunion européenne à Luxembourg.
"Ce type de pratiques entre partenaires qui portent atteinte à la vie privée est totalement inacceptable. Il faut s’assurer, très rapidement, qu’en tout cas elles ne sont plus pratiquées", a-t-il ajouté.
Parallèlement, le président français François Hollande a exprimé sa "profonde réprobation" à son homologue américain Barack Obama lors d’une conversation téléphonique. Il "a demandé que toutes les explications soient fournies" sur ces "pratiques inacceptables entre alliés et amis", a indiqué un communiqué diffusé par l’Elysée dans la presse nationale.
Alors que la colère monte d’un cran en France, le secrétaire d’Etat américain John Kerry était de passage à Paris ce lundi 21 octobre dans le cadre d’une tournée en Europe consacrée à la situation au Proche-Orient.
"Je suis profondément choqué", a pour sa part déclaré le Premier ministre français Jean-Marc Ayrault. "C’est invraisemblable qu’un pays allié comme les Etats-Unis puisse à ce point aller jusqu’à espionner autant de communications privées qui n’ont aucune justification stratégique", a-t-il poursuivi.
En marge de son séjour dans la capitale française, John Kerry devrait s’entretenir ce mardi 22 octobre avec le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, une occasion pour les deux hommes d’évoquer ce sujet brûlant. A l’issue de la convocation de l’ambassadeur américain, la veille, "nous avons demandé que soit apportée dans les plus brefs délais une réponse tangible à notre préoccupation", a souligné le porte-parole du Quai d’Orsay.
"Le président et son homologue français François Hollande ont discuté des récentes révélations dans la presse, dont certaines ont déformé nos activités et d’autres qui soulèvent des questions légitimes pour nos amis et alliés sur la manière dont ces capacités sont utilisées", a annoncé de son côté la Maison blanche, qui tente de calmer les ardeurs des autorités françaises.
"Le président (Obama) a fait clairement savoir que les Etats-Unis ont commencé à réexaminer la façon dont nous collectons les renseignements de manière à trouver le bon équilibre entre les préoccupations légitimes de nos ressortissants et de nos alliés et les préoccupations sur le respect de la vie privée que tout le monde partage", a conclu le communiqué.