Un centre de formation par internet multilingue baptisé « Centre pour la protection de l’enfance » sera bientôt lancé par l’Eglise catholique et disponible en cinq langues (française, italienne, espagnole, allemande et anglaise). L’annonce a été faite par le Père François-Xavier Dumortier, recteur à l’Université pontificale grégorienne de Rome, où se déroule depuis lundi le symposium sur la pédophilie, précise Ouest France.
Le lancement prochain d’un site consacré à la protection de l’enfance contre les actes de pédophilie aura été l’une des résolutions majeures prises lors des assises auxquelles ont participé quelque 200 évêques, supérieurs d’ordres religieux et experts depuis lundi à Rome.
Ce projet, d’un coût d’1,2 million d’euros «
devrait aider à développer une culture de l’écoute, un visage différent de la culture du silence », a estimé le Père François-Xavier Dumortier jeudi. Le site aura pour objectif d’éduquer près de cinq mille évêques, tout le clergé et les éducateurs catholiques, leur fournir le maximum d’
informations pour lutter efficacement contre ce fléau qu’est la pédophilie et les alerter par conséquent sur les dangers. Il sera disponible en français, en italien, en espagnol, en allemand et en anglais. Des institutions catholiques éparpillées dans huit pays tels que l’Argentine, l’Equateur, l’Allemagne, l’Italie, l’Inde, l’Indonésie, l’Ghana et le Kenya travailleront par ailleurs en tant que partenaires relais du centre.
A l’ouverture de ce symposium, le pape Benoit VXI a plaidé pour « un renouveau profond de l’Eglise » afin d’éviter les scandales pédophiles répétitifs qui minent l’Eglise catholique ces dernières années.
« Cet institut est juste une partie du renouveau. Cette heure nous oblige à une attitude d’humilité et d’action. Ce qui est important est l’authenticité à tous les niveaux de l’Eglise », estime pour sa part le cardinal munichois Reinhard Marx, dont l’archevêché a soutenu ces assises.
En mai dernier, un appel a été lancé par le Vatican à l’intention des évêques du monde entier pour faire de la lutte contre la pédophilie au sein de l’Eglise une priorité. Un délai d’un an fut ainsi accordé aux épiscopats pour se conformer aux nouvelles exigences de Rome et collaborer avec la justice civile en cas de dérives constatées.
Ce symposium constitue dès lors une étape importante pour accompagner les conférences épiscopales à l’atteinte de cet objectif. Ces assises de quatre jours avaient alors pour mission principale de les informer et de leur fournir des directives claires.