La résistance aux antibiotiques pourrait rendre mortelles d’ici quelques années certaines infections considérées aujourd’hui comme mineures, prévient l’OMS qui évoque « une grave menace pour la santé publique ».
Se basant sur son dernier rapport sur 114 pays, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) fait part de sa vive préoccupation concernant le mauvais usage des anti-microbiens, prescrit à trop faible dose dans les pays pauvres et de façon excessive dans les pays développés.
Ceci constitue une " grave menace pour la santé publique " puisqu’il entraîne une résistance chez les patients, rendant inefficaces certains traitements, notamment ceux contre " les infections hématologiques (septicémie), les diarrhées, les pneumonies, les infections des voies urinaires et la gonorrhée, une infection sexuellement transmissible ".
Ces dernières peuvent, à terme, devenir mortelles si rien n’est fait dans l’immédiat, prévient ce spécialiste. " Les patients sont malades plus longtemps et le risque de décès augmente ", souligne-t-il sur des propos rapportés par Le Monde.
A l’heure actuelle, " le monde s’achemine vers une ère postantibiotiques, où des infections courantes et des blessures mineures qui ont été soignées depuis des décennies pourraient à nouveau tuer ", prévient-il, suggérant aux acteurs concernés d’agir " en urgence " et " de manière coordonnée ".
Il interpelle également les autorités à mieux surveiller l’usage des antibiotiques " chez les animaux destinés à la consommation ". En effet, une récente enquête effectuée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir avait mis en évidence un surdosage des antibiotiques qui a rendu résistante une bactérie appelée Eschérichia coli. L’étude portait sur 100 morceaux de volailles destinés aux grandes surfaces, 26 d’entre eux se sont révélés porteurs ce cette bactérie, rapporte France Info.