L’Italie a secouru quelque 4 000 migrants dans la Méditerranée en l’espace de deux jours, et plus de 15 000 depuis le début de l’année. "Les débarquements ne s’arrêtent pas", s’inquiètent les autorités italiennes.
Au cours de ces deux derniers jours, l’Italie intervient sans relâche dans les eaux de la Méditerranée pour secourir un flot continu de
migrants clandestins. En 48 heures, ils étaient quelque 4 000 à avoir été sauvés, ce qui porte leur nombre à 15 000 depuis le début de l’année, indique le ministre italien de l’Intérieur Angelino Alfano ce mercredi 9 avril.
Les équipes de secours ont eu fort à faire pour mener à bien leurs opérations de sauvetage. "Les débarquements ne s’arrêtent pas et l’urgence est de plus en plus criante : deux navires marchands sont en train de secourir deux bateaux avec à bord 300 et 361 personnes. Il semble qu’il y ait au moins un cadavre à bord", explique le ministre italien au GR1, le journal de la radio publique Rai Uno.
Complètement débordée par ce flux massif de migrants, l’Italie sollicite aujourd’hui l’aide de l’Europe pour gérer la situation. "L’Italie est sous une pression migratoire très forte qui arrive de Libye", poursuit Angelino Alfano.
D’après lui, "
entre 300 et 600.000 migrants" s’apprêteraient actuellement à embarquer depuis la
Libye pour rejoindre le continent européen, ou plus précisément
la Sicile ou l’île italienne de Lampedusa, devenues ces dernières années les principales portes d’entrée vers l’Europe. Ces chiffres, "c’est une estimation par défaut, qui a été confirmée par le commissaire (européen aux Affaires intérieures, ndlr.) Cecilia Malmström", souligne le ministre italien de l’Intérieur.
L’Europe " doit prendre en main la situation. Elle ne peut pas dire que, en ayant donné 80 millions d’euros à Frontex (l’agence de surveillance des frontières européennes, ndlr), elle a résolu le problème", insiste-t-il.
"Nous, depuis octobre nous avons sauvé des milliers de vies. Il y a des marchands de mort qui gagnent de l’argent sur ces trafics et lancent des alertes de secours seulement 30 ou 40 mille après avoir quitté les côtes libyennes", conclut-il dans des propos rapportés par Europe1.