La France, par la voix de son ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, entend proposer l’envoi de trois avions de chasse de type Rafale en région baltique. Ceci afin de "rassurer" les pays Baltes et la Pologne.
Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre à Vilnius, en Lituanie, ce vendredi 21 mars. Au cœur de sa visite : proposer l’envoi de trois avions de chasse de type Rafale dans les pays baltes et la Pologne, révèle le Journal du dimanche (JDD).
Cette proposition a pour objectif de
"rassurer" les pays de cette région, qui sont inquiets face aux sanctions, jugées "trop faibles", prises à l’encontre de la Russie suite au
rattachement de la Crimée.
Ces avions de chasse français vont étoffer la flotte de l’
OTAN en charge d’une
mission de surveillance aérienne menée au-dessus de la zone baltique, explique le
JDD.
Après son déplacement en Lituanie, Jean-Yves Le Drian ralliera Tallin, la capitale de l’Estonie, avant de s’envoler dans l’après-midi en direction de Varsovie, en Pologne. Au cours de son périple dans ces trois pays frontaliers de la Russie, le ministre ne manquera pas de faire le point sur une mission engagée dans la zone à laquelle participe un avion-radar français de type AWACS, précise Europe 1.
Peu avant la visite du ministre français de la Défense en terre baltique et polonaise, Moscou, par la voix de son ministre de la Défense Sergueï Choïgu, a de son côté promis de ne pas envahir la partie Est russophone de l’Ukraine.
"Les troupes (russes) qui sont massées le long de la frontière (avec l’Ukraine) y sont pour mener des exercices et n’ont aucune intention de traverser cette frontière pour entrer en Ukraine", a affirmé Sergueï Choïgu alors qu’il s’entretenait au téléphone ce jeudi 20 mars avec son homologue américain Chuck Hagel.
De son côté, l’Ukraine a d’ores et déjà prévenu qu’il est prêt à répondre "militairement" à toute tentative russe d’annexion de ses territoires. "Je veux avertir officiellement la Russie : nous répondrons fermement y compris par des moyens militaires à toute tentative de s’emparer de l’Ukraine, de faire franchir la frontière aux troupes russes ou d’annexer les régions de l’Est ou les autres", a déclaré le premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, sur le portail internet du gouvernement.
"La Russie a violé le droit international et a sapé le régime de non-prolifération nucléaire. La Russie a effectué un pillage armé d’un pays voisin indépendant. L’Occident doit donner une réponse adéquate", a poursuivi le chef du gouvernement ukrainien.
"Tout le monde doit comprendre qu’il y a un prix à payer pour la stabilité dans le monde. Il y a deux moyens : soit les victimes, soit les euros et les dollars", a-t-il insisté. Avant de continuer sur sa lancée : "Il vaut mieux sacrifier des euros et des dollars que de pleurer des milliers de morts dans une guerre sanglante". Et lui de conclure : "J’espère que nos partenaires européens comprennent cela. Après ce sera trop tard pour utiliser un autre type de sanctions".
De son côté, le président des Etats-Unis,
Barack Obama, a exclu tout recours à la force contre la Russie, estimant que cette option ne sera profitable ni à la Russie ni à l’Ukraine. "
Il y a une meilleure voie, mais je crois que les Ukrainiens eux-mêmes reconnaîtraient que notre implication militaire contre la Russie ne serait ni appropriée ni bonne pour l’Ukraine", a-t-il affirmé.
En réponse aux menaces de sanctions lancées à son encontre, la Russie a dressé sa propre liste de sanctions visant neuf hauts responsables américains, proches de l’administration Obama. "Qu’il n’y ait aucun doute : à chaque acte hostile nous répondrons de manière adéquate", a prévenu le ministère russe des Affaires étrangères.
Pour sa part, le président français François Hollande a annoncé l’annulation du Sommet UE-Russie prévue en juin. "Il y a une suspension des relations politiques (...) la réunion UE-Russie ne peut avoir lieu dans ces conditions", a-t-il fait valoir.
Lors d’une rencontre avec le président russe,
Vladimir Poutine, jeudi à Moscou, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est déclaré "profondément préoccupé" par la situation en Ukraine. Il a ainsi appelé
à un "dialogue honnête et constructif" pour trouver une issue pacifique au conflit.