Anders Behring Breivik, le suspect n°1 dans la double attaque qui a touché Oslo vendredi dernier, a avoué être l’auteur de la fusillade qui a fait au moins 87 morts sur l’île d’Utoeya à 30 kilomètres de la capitale. Décrit comme "un fondamentaliste chrétien", proche de l’extrême droite, ce solitaire à la personnalité complexe se serait transformé en assassin calculateur par conviction idéologique.
Blessée à vif, infiniment triste, la Norvège, symbole de l’Etat providence, n’a pas connu un tel traumatisme depuis la seconde guerre mondiale. Vendredi 22 juillet, un attentat à la bombe a été perpétré en plein centre ville de la capitale Oslo, à proximité des bâtiments du premier ministre, causant 7 morts et une quinzaine de blessés. La Norvège était déjà sous le choc lorsqu’une fusillade a éclaté peu de temps après sur l’île d’Utoeya. Un tireur fou, se faisant passer pour un policier venu s’assurer de la sécurité, a ouvert le feu sur les 600 jeunes assistant à l’assemblée du parti travailliste.
Les rescapés de cette tuerie, qui a fait au moins 86 morts, ont raconté des scènes atroces. Affolés, apeurés, les jeunes présents tous âgés de 14 à 20 ans, se sont enfuis pour échapper au meutrier, avançant de sang-froid, ouvrant les tentes pour abattre les jeunes avec son fusil de type M16 et son pistolet Glock qu’il rechargeait régulièrement. Certains jeunes tentant de fuir se sont noyés, d’autres ont faits semblant d’être morts pour tromper le tueur. Les images des berges de l’île jonchées de cadavres ont marqué tous les Norvégiens.
Arrêté vendredi, puis inculpé hier Anders Behring Breivik est toujours interrogé par la police. Reconnaissant son implication dans cette double attaque, le Norvégien de 32 ans. Extrémiste islamophobe, le jeune homme aurait prémédité son acte depuis 2009. Fervent détracteur du multiculturalisme, proche de l’Extrême droite, il avait posté plusieurs documents sur internet annonçant qu’il allait commettre cette tuerie.
Une vidéo de 12 minutes et un manifeste de 1500 pages publiés sur internet peu avant les attaques sous le pseudonyme d’Andrew Berwick, semblent laisser penser qu’il planifiait son acte depuis plusieurs années. « Mon client reconnaît les faits. Il explique que c’était cruel, mais qu’il devait mener ces actions à leur terme », a déclaré son avocat. Le Norvégien a été placé en détention. Selon certains témoins, il pourrait y avoir un deuxième tireur, les enquêteurs travaillent toujours sur cette piste.