Pour la première fois, Salah Abdeslam comparaît publiquement devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Le terroriste présumé s’est réfugié dans un premier temps dans le silence mais s’est ravisé : "Mon silence ne fait pas de moi un coupable ni un criminel", revendique-t-il.
Dernier survivant des commandos djihadistes des attentats de Paris, Salah Abdeslam est jugé à partir de lundi 5 février à Bruxelles pour sa participation présumée à une fusillade avec la police antiterroriste, le 15 mars 2016, à Forest.
"Mon silence ne fait pas de moi un criminel"
"Je vous répète, je ne souhaite répondre à aucune question", a-t-il déclaré à la juge, Marie-France Keutgen. "Mon silence ne fait pas de moi un criminel, c’est ma défense", a-t-il lancé au tribunal, avant d’évoquer Allah et à sa religion, l’islam. "C’est en mon Seigneur que je place ma confiance (...) Ce que je constate c’est que les musulmans sont jugés et traités de la pire des manières", a ajouté le Français d’origine marocaine. Plus tard, le détenu a ajouté à l’attention du tribunal : "Je n’ai pas peur de vous", "je place ma confiance en Allah".
Arrivé lundi matin à Bruxelles sous haute surveillance, le présumé terroriste s’est refusé à tout commentaire devant les juges. Selon les informations du Figaro, Salah Abdeslam est arrivé dans la salle est vêtu d’un pull blanc, barbu avec les cheveux mi-long plaqués en arrière. Il était escorté de deux policiers cagoulés. La présidente a demandé à Salah Abdeslam de se lever pour qu’il puisse décliner son identité. Il a refusé. Selon son avocat, Me Sven Mary, il a demandé à ce qu’aucune image de lui ne soit diffusée dans les médias.
L’avocat de familles de victimes du 13-Novembre, Me Méhana Mouhou, a dénoncé "une provocation de plus" après que Salah Abdeslam a refusé de s’exprimer devant la cour correctionnelle de Bruxelles. "C’est une provocation parce que le tribunal belge lui demande son nom, son présence, sa date de naissance, regrette l’avocat. On est même pas sur les faits", a-t-il dénoncé.