Echouant à former une nouvelle coalition à l’issue des élections législatives de septembre, Angela Merkel a "déploré" l’échec des négociations.
C’est la plus grave crise politique qu’Angela Merkel rencontre en 12 ans de pouvoir. La chancelière allemande a "déploré" l’échec de négociations pour fermer un gouvernement en Allemagne, dimanche 19 novembre. Elle estime qu’un accord aurait été possible avec un peu plus de "volonté de compromis".
"Je déplore que nous n’ayons pu trouver une solution commune" entre son parti conservateur CDU, son allié bavarois CSU, les Libéraux, qui ont claqué la porte des discussions, et les écologistes, a-t-elle déclaré à la presse à Berlin. Depuis plus d’un mois, elle négociait une coalition, jamais expérimentée au plan national, entre son parti conservateur (CDU-CSU), les Libéraux, et les Ecologistes. Après plus d’un mois de tractations laborieuses et une ultime session de tractations, les Libéraux ont jeté l’éponge dimanche soir en jugeant les positions des uns et des autres "trop antagonistes".
"Il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner", a déclaré le président du parti libéral FDP, Christian Lindner, à la presse à Berlin. Ce dernier a jugé qu’il n’y avait pas de "positions communes et de confiance mutuelle" suffisantes pour envisager un gouvernement de "coalition" pendant quatre ans. Dans l’immédiat, Angela Merkel doit continuer à diriger, comme elle le fait depuis un mois, un gouvernement qui se contente de gérer les affaires courantes et ne peut donc prendre aucune décision majeure. La chancelière a néanmoins promis de "tout faire pour que ce pays soit bien dirigé au cours des semaines difficiles à venir".
Angela Merkel a déclaré vouloir consulter lundi le président allemand, Frank-Walter Steinmeier. La constitution ne fixant pas de limite pour la formation d’un gouvernement, Angela Merkel peut en principe, après une pause, faire une nouvelle tentative de coalition avec les quatre partis. Mais la tâche s’annonce rude, compte tenu des divisions. Reste l’option de la convocation de nouvelles élections début 2018. Mais c’est au président que revient la décision finale et il a mis en garde dimanche contre une telle issue. Les derniers sondages montrent que seule l’extrême droite serait en mesure de vraiment progresser en pareil cas de figure, après avoir fait en septembre une entrée historique au Bundestag avec près de 13% des suffrages.