L’Office européen de lutte antifraude soupçonne la présidente du Front national Marine Le Pen d’avoir fait signer un faux contrat de travail à son garde du corps. Elle est déjà suspectée d’avoir indûment versé des salaires à des assistants au Parlement européen.
La présidente du Front national Marine Le Pen est de nouveau pointée du doigt. Cette fois-ci, c’est l’Office européen de lutte antifraude qui met à mal sa défense dans un rapport publié jeudi 16 février par le magazine Marianne et le site Médiapart. Le document, qui reste pour l’instant confidentiel, a été transmis au Parlement européen et comporte des soupçons sur la nature du travail réalisé par Thierry Légier et Catherine Griset, deux anciens assistants parlementaires du parti d’extrême droite.
Dans son rapport, l’Office européen de lutte antifraude met également en lumière les relations entre Marine Le Pen et ses douze assistants au Parlement européen depuis 2009. Le document met à mal la défense de la candidate du Front national à l’élection présidentielle, à deux mois du scrutin.
Le rapport, transmis à la justice française, détaille d’abord les rapports qu’entretenait Marine Le Pen avec Thierry Légier, qui est son garde du corps attitré depuis 2011 après avoir été celui de son père Jean-Marie Le Pen. L’homme avait été employé à deux reprises, entre septembre et décembre 2009 ainsi qu’entre octobre et décembre 2011, comme assistant parlementaire local, c’est-à-dire en France et non au siège du Parlement européen. Il avait alors cumulé les deux postes de garde du corps et d’assistant parlementaire.
Pour l’Office européen de lutte antifraude, le cumul des deux emplois était impossible sur le plan pratique. L’instance juge aussi que le salaire, qui est de 7 237 euros net par mois, était trop élevé pour le contrat d’octobre à décembre 2011. "Les faits en question pourraient être constitutifs d’infractions pénales d’abus de confiance, voire d’escroquerie ainsi que de faux et d’usages de faux", soutient la structure.
Pour sa défense, Marine Le Pen avance que la rémunération du contrat qui avait cours d’octobre à décembre 2011 est en réalité une "régularisation effectuée en collaboration avec l’administration du Parlement européen". Le 16 mars 2016, elle avait indiqué que Thierry Légier ne travaillait plus pour elle à la fin de l’année 2011 et que la rémunération était liée à une "erreur" dans le passé et qu’il s’agissait d’une régularisation. Aucune trace du dossier n’a été trouvée, ce qui emmène l’instance européenne à conclure à une fraude.
Suivre l’actualité de l’Europe.