L’Allemagne s’est mise au système de récompense pour la capture d’Anis Amri, le principal suspect de l’attentat de Berlin. La police allemande se justifie par le caractère exceptionnel de l’affaire.
L’Allemagne a parfois recours au système de récompense pour la capture de suspects recherchés, mais à un niveau bien moins institutionnalisé qu’aux Etats-Unis, note le site 20minutes.fr. Pour toute information menant à la capture du Tunisien Anis Amri, suspecté d’être l’auteur de l’attentat de Berlin qui a coûté la vie à douze personnes, lundi 19 décembre.
L’appel pour la capture du principal suspect de l’attentat de Berlin a été lancé par la Bundeskriminalamt (BKA), la police fédérale allemande, mercredi 21 décembre. Et si l’annonce rappelle forcément le "top 10 most wanted" du FBI, elle se justifie par le caractère exceptionnel de l’affaire, "avec un suspect armé qui représente une menace immédiate pour la sécurité des citoyens", selon Alain Rodier, le directeur de recherche du Centre français de renseignement la police.
Selon toujours Alain Rodier, une telle mise à prix n’est pas dans la culture européenne. "Ici, ce n’est pas le Far West", lâche-t-il. Aux Etats-Unis, le système, hérité du Commonwealth, est institutionnel. Les fameux posters "Wanted" étaient émis par les autorités locales ou fédérales au 19e siècle. Pour la capture de Billy the Kid, la récompense était de 500 dollars, celle de Jesse James, 5 000 dollars et 50 000 dollars pour celle de l’assassin du président Abraham Lincoln.
Des posters "Wanted" américains. pic.twitter.com/EYBB4hkEdM
— Philippe Berry (@ptiberry) 21 décembre 2016
En France et en Europe, "les récompenses existent, mais c’est la mise à prix qui est rare", précise Alain Rodier. Dans son livre sur les indics, le journaliste du Figaro Christophe Cornevin explique que le Bureau central des sources fixe les tarifs et le Directeur central de la police judiciaire signe le versement des fonds, en cash.
La somme est de 50 euros pour la dénonciation d’un étranger en situation irrégulière, entre 5 000 et 10 000 euros pour un renseignement débouchant sur le démantèlement d’un trafic de drogue et jusqu’à 100 000 euros pour des informations concernant certains dossiers d’envergure internationale. Les dérives sont sévèrement punies.
Suivre l’actualité de l’Allemagne.